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Ukrainienne réfugiée à Bordeaux, Daryna raconte son arrivée en France
“J’étais terrifiée, j’étais paniquée”
Daryna Kharchenko travaille comme journaliste, elle est ukrainienne et elle habitait à Kyiv, jusqu’à ce que le début de la guerre éclate en Ukraine. Elle raconte son départ du pays jusqu’à son arrivée en France, accueillie par une amie d’enfance, ukrainienne aussi, à Bordeaux.
“C'était dans la nuit du 23 au 24 février, et je travaillais. À 5h, j'ai posté l'info que Poutine avait décidé de lancer son "opération militaire spéciale" en Ukraine. Ensuite, pendant 20 minutes, j'ai entendu les premières explosions près de chez moi.
J'ai appelé ma mère, je pense qu'elle ne m'a pas cru et elle a continué à dormir. Je vis seule et j'étais terrifiée. Je suis allée chez mes voisins. On était paniqués, mais j'ai continué à travailler jusqu'à 7h. Puis, pendant deux heures, je suis restée allongée sur mon lit sans comprendre ce qu'il se passait.
J'ai décidé d'aller chez mes parents. Ils ne pouvaient pas venir me voir car Kyiv était bloquée par les embouteillages. Quand je suis arrivée chez eux, j'étais paniquée. Je me suis allongée sur le lit et j'ai pleuré, je ne pouvais pas y croire.”
Compagnie militaire privée qui travaillerait pour les services du président russe Vladimir Poutine, découvrez ce qu’est la milice Wagner, expliquée par Alexandra Jousset, co-réalisatrice du documentaire “Wagner, l’armée de l’ombre de Poutine”.
“Je lui ai dit : juste viens”
Son amie d’enfance, Viktoria Oreshko, étudiante ukrainienne, qui suit l’actualité depuis la France, décide de contacter Daryna : “J’ai commencé à envoyer des messages à Dasha. Elle m'a dit qu'elle voulait partir quelque part. Je lui ai dit : mais viens absolument chez moi. Je t'aide avec le billet ou avec tout ce que tu veux. Juste viens.”
Daryna a décidé de quitter l’Ukraine. Elle a acheté des billets de Lviv à la Pologne “mais le train n’arrivait pas. J’ai passé deux jours dans la gare” jusqu’à l’arrivée du train, dans lequel la jeune femme a pu monter.
“Je suis allée de Lviv à Tchop, près de la frontière hongroise. Ensuite, de Budapest, j'ai pris l'avion pour Bordeaux où Vika m'a retrouvée.” raconte Daryna, qui est arrivée avec seulement un petit sac, contenant seulement quelques affaires : “J’avais seulement un petit sac avec mon ordinateur portable, le chargeur, du liquide, une carte bancaire et deux T-shirts”.
“Guerre” et “invasion” sont des mots interdits pour les journalistes russes qui risquent jusqu’à 15 ans de prison s’ils ne traitent pas le conflit comme le gouvernement l’entend. Les actualités présentées à la télévision ne sont pas les mêmes en France et en Russie. Découvrez comment la guerre en Ukraine est traitée par les médias russes.
“Je veux rentrer chez moi, je ne veux pas demander le statut de réfugiée”
Viktoria se souvient : “Dès qu'on s'est vues, on a commencé à pleurer, à se prendre dans les bras. J'étais trop contente quand elle est arrivée. C'était un bout de l'Ukraine, un bout de mon pays qui est arrivé, donc l'accueillir ici, lui donner juste mon canapé, c'était un peu aider mon pays, c'était le minimum que je pouvais faire pour les gens que j'aime.”
Les deux amies sont des amies d’enfance. Elles se sont rencontrées à l’âge de 13 ans. Elles étaient dans la même classe.
Selon Daryna, “les réseaux sociaux, aujourd'hui, permettent de se rassembler et de se soutenir. Quand on voit qu'une personne poste, on sait qu'elle est vivante. Je m'inquiète aussi beaucoup pour mon pays. Je veux rentrer chez moi. Je ne veux pas demander le statut de réfugiée ou quoi que ce soit, je veux juste croire s'arrêtera le plus vite possible.”
Instagram, Reddit, TikTok, Facebook, les habitants de Kiev, Marioupol et des autres villes ukrainiennes témoignent sur les réseaux sociaux de la situation à laquelle ils font face et des bombardements réguliers qui ont lieu au-dessus d’eux.
Réfugiée dans un abri anti-bombes, Valeria, Ukrainienne de 20 ans, raconte son quotidien sur TikTok.
Dans la nuit du 23 au 24 février 2022, la guerre a éclaté en Ukraine. Dès la première nuit du conflit, des bombardements ont eu lieu dans le pays et par sécurité, les femmes et les enfants ukrainiens principalement, ont décidé de fuir leur maison, leur ville et leur village, pour rejoindre les pays limitrophes, comme la Pologne.
A travers le monde, en Europe certains habitants sont descendus dans les rues pour montrer leur soutien au peuple ukrainien comme à Paris, où des Français ont manifesté contre la guerre. Parmi eux, Alexander, Français d'origine russe, est venu manifester contre la guerre en Ukraine.