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Une flotte géante pêche au large des Galápagos
Une flotte géante pêche au large des Galápagos
Cette flotte géante qui épuise les ressources marines est dénoncée depuis des années par plusieurs ONG et gouvernements.
Depuis mi-juillet 2020, un flotte chinoise composée de 340 bateaux est au large des îles Galápagos, un archipel équatorien réputé pour sa biodiversité unique. Les bateaux se sont positionnés dans les eaux internationales, juste à la frontière de la réserve marine. Ils utilisent des techniques de pêche à grande échelle, comme la pêche à la à la traîne, à la palangre ou au chalut.
« Un impact énorme sur les requins et de nombreuses espèces iconiques des Galápagos »
« La majorité des pêches et des chargements de poissons se déroulent en haute mer, loin de nos radars et à l'abri des regards », dénonce Miren Gutiérrez, chercheuse associée à l’Institut Overseas Development.
« L'un des éléments centraux, en politique océanique internationale, c'est que cette flotte est à l'extérieur du pays. Elle n'est pas entrée dans la zone économique exclusive, mais les ressources ont été affectées. On sait qu'une majorité des espèces sont migratrices aux frontières du pays. Cela a un impact énorme sur les requins et de nombreuses autres espèces iconiques des Galápagos, cruciales pour la stabilité de tout l'écosystème », détaille Maximiliano Bello, expert au sein de Mission Blue.
« Je passe cinq jours en mer pour pêcher ce que je récoltais en une ou deux journées »
Cette zone est très riche en poissons, et attire les pêcheurs. Placés à 350 km des côtes de l'archipel, les navires ne sont pas visibles par les habitants, mais beaucoup constatent déjà les effets. Des centaines de bouteilles plastique et des barils en métal en mandarin ont été retrouvés ces dernières semaines.
« Ils suivent les courants et les bancs de poissons et créent une barrière entre cette ressource et l'archipel des Galápagos. Nous avons donc beaucoup moins de poissons à pêcher que d'habitude. En ce moment, je passe cinq jours en mer pour pêcher ce que je récoltais avant en une ou deux journées », désespère Donato Rendon, pêcheur.
« Ces navires éteignent leur communication satellite »
Si le fait de pêcher dans les eaux internationales n'est pas illégal, les associations dénoncent certaines entorses aux législations en vigueur. « C'est partiellement illégal. Par exemple, des rapports montrent que ces navires éteignent leur communication satellite, ce qui va à l'encontre de la régulation. Cependant, tout n'est probablement pas illégal ou irrégulier. La pêche illégale est responsable de beaucoup de surpêches, mais la surpêche en général est un plus grand problème », analyse Miren Gutiérrez.
En 2017, la marine équatorienne a arraisonné un bateau chinois repéré au large des Galápagos. Ses cales contenaient plus de 300 tonnes de poissons, dont plusieurs espèces menacées, comme des requins marteaux.