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Une géolocalisation unique sur Instagram pour préserver les paysages
Les instagrammeurs nuisent-ils à l’environnement ?
Selon le WWF, Instagram pourrait contribuer à la dégradation de certains lieux, à cause de la pollution plastique et du piétinement des touristes. En 2019, l’ONG a mis en place une géolocalisation unique pour enrayer ce phénomène.
48 % des 18-24 ans disent être souvent influencés par les réseaux sociaux pour déterminer leur lieu de vacances. Selon Arnaud Gauffier, co-directeur des programmes de WWF France, Instagram est un véritable « problème » qui vient s’ajouter au tourisme de masse. Selon l'ONG, partager sur Instagram la photo d'un lieu préservé avec sa géolocalisation peut accélérer sa dégradation.
WWF France estime que certains sites emblématiques et touristiques, notamment en Méditerranée, sont surfréquentés. Pour l'antenne de l'ONG, cela est notamment dû aux réseaux sociaux, et plus particulièrement à Instagram. « Les influenceurs permettent une géolocalisation très précise de ces sites. Après ça, on a un afflux de touristes, de personnes qui les suivent sur Instagram », déplore Arnaud Gauffier, co-directeur des programmes de WWF France.
Un tourisme de masse qui détruit les sites les plus fragiles
Problème : certains de ces sites sont extrêmement fragiles et ne sont pas du tout adaptés pour accueillir autant de promeneurs. Il n’y a pas d'infrastructures, de chemins ou de poubelles… Cela génère de la pollution plastique, du piétinement, et « la dégradation de ces sites, voire leur disparition ou la menace sur certaines espèces », précise Arnaud Gauffier.
Il prend pour exemple le GR20, un sentier célèbre qui traverse la Corse. À proximité du sentier, on trouve de très beaux lacs, souvent montrés sur Instagram. Résultat : les pelouses alentour sont entièrement piétinées. Elles finissent par se dessécher, et « toute la flore dépérit autour de ces lacs ».
Arrêter de se géolocaliser pour protéger la planète
Le WWF demande donc aux utilisateurs d’Instagram d’arrêter de géolocaliser aussi précisément ces sites. L'été 2019, le WWF a lancé une géolocalisation unique qui renvoie au siège du WWF au Pré-Saint-Gervais, en région parisienne. Cette localisation s’appelle « I Protect Nature ». Son but : ne pas dévoiler l’emplacement exact de ces sites fragiles et empêcher ainsi leur dégradation.
Le WWF demande également aux pouvoirs publics d’édicter des règles concernant la pollution plastique et la surfréquentation de ces sites sensibles, « soit en les aménageant mieux, soit en mettant des quotas » propose Arnaud Gauffier.
L’ONG souhaiterait par ailleurs créer de nouvelles réserves naturelles et de nouveaux parcs nationaux, « en renforçant le statut de protection de certaines réserves et en donnant des moyens ». Le co-directeur des programmes de WWF France voudrait par exemple que des gardes, qui veilleraient également au respect des règles, soient chargés de patrouiller les réserves naturelles.