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Une journée à l'école des imams de Lille

Ce jour-là, on y étudiait la laïcité et l'art du prêche. Brut a passé une journée à l'école des imams de Lille.
Publié le
03
/
02
/
2021

Immersion à Lille, dans une école pour devenir imam


En octobre 2020, un nouveau centre privé de formation d’imams a vu le jour. Brut a pu s'immerger dans l'établissement pour une journée.


La formation des imams


Dans cette mosquée, les cours ont principalement lieu le week-end. Le cours de prêche est rythmé par plusieurs mises en situations et prises de paroles des élèves, qui reçoivent ensuite les remarques du professeur et des autres élèves.


Les cours sont en français et en arabe littéraire, la langue du Coran. Ils sont variés : étude du Coran, sciences, terminologie des récits prophétiques, langue arabe, ect.


Comme le centre est récent, il accueille cette année la première promotion d’étudiants : 17 hommes qui se destinent à devenir imams, et 3 femmes qui souhaitent devenir aumonières, c’est-à-dire des cadre religieuses.


Il existe en France 2 principaux instituts où l’on forme des imams : L’Institut Européen des sciences humaines et l'Institut Al-Ghazali, rattaché à la Grande Mosquée de Paris. C’est l’institut Al-Ghazali qui a créé le centre à Lille en octobre 2020.


Ahmed Sfaxi, chercheur en sciences de l'éducatio, explique qu'il également passer par un processus de reconnaissance de la communauté pour devenir imam.


La question de l'encadrement des imams


Pour devenir imam, il n’y a pas qu'un seul et unique cursus possible.


"On a tendance à croire que les imams se forment dans les instituts mais, bien souvent, ils vont se former en dehors parce qu’en France, on a pas beaucoup d’instituts de formation des imams. On se forme à la carte, c’est des parcours individuels", explique Ahmed Sfaxi.


"Dans ce cas, ce sont soit des imams autoproclamés, soit des imams autoformés, soit des imams qui ont vécu dans une famille de théologiens qui ont appris sur le terrain (...) ils se sont formés avec leurs propres moyens", ajoute Abdelkader Aoussedj, président de la fédération Nord de la grande Mosquée de Paris.


L’imam de la Mosquée Al-Forkane de Lille, Abderrahman Sadok, qui est aussi enseignant, est d’origine algérienne. Comme lui, près de 300 imams sont venus de l’étranger pour officier en France.


Il estime que certains imams étrangers manquent de compréhension du système laïc. Il déplore : "Il y a des imams qui viennent de partout dans le monde, ils ne comprennent pas ce que veut dire la laïcité, comment ils peuvent vivre en tant que musulman sous un toit laïc."


En marge du projet de loi contre le séparatisme, qu'on appelle aujourd'hui le projet de loi confortant les principes de la République, Emmanuel Macron a demandé en novembre 2020 au Conseil français du culte musulman de créer le CNI, le Conseil National des Imams afin de "labelliser les imams". Labelliser, ça voudrait dire encadrer leur formation, leur délivrer une sorte de diplôme.


Si ce projet aboutit, il pourrait conduire à la création de nouveaux centres de formation pour imams.