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Une vie : Angélique Kidjo

Avec 35 ans de carrière à son actif, la chanteuse béninoise et africaine Angélique Kidjo est l’une des figures incontournables de la musique africaine.
Publié le
05
/
06
/
2023

Angélique Kidjo, artiste renommée originaire du Bénin, a marqué de son empreinte le monde de la musique à travers sa carrière exceptionnelle. Née le 14 juillet 1960 à Ouidah, elle a conquis les scènes internationales grâce à son talent exceptionnel en tant que chanteuse, auteure-compositrice et interprète. Angélique Kidjo a débuté sa carrière musicale dans les années 1980 et a depuis sorti plusieurs albums acclamés par la critique. Parmi ses œuvres notables figurent des titres tels que "Agolo", "Djin Djin", "Remain in Light" et "Eve". Ces albums reflètent la diversité de son style musical, fusionnant des éléments de musique africaine, de jazz, de soul et de world music. Retour sur sa carrière.

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“J'aime beaucoup ce que je fais. Chanter, pour moi, c'est comme respirer, c'est ma passion, et chaque fois que je dois aller chanter, je suis heureuse comme c'est pas permis. Donc je prends un plaisir fou à être sur scène et à recevoir toute cette énergie et cet amour du public partout où je vais. Peu importe la langue que les gens parlent dans leurs pays, j'arrive, je suis acceptée, je suis écoutée et on me donne de l'amour, je donne en retour. C'est une richesse, pour moi, c'est ça qui me maintient humble, parce que je n'ai rien fait pour mériter ça, donc je le partage le plus que je peux.” Comptant 35 ans de carrière, elle fait partie des figures incontournables de la musique africaine : retour sur la carrière d’Angélique Kidjo. 

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“La musique jouait toujours à la maison”


Sa mère, directrice d'une troupe de théâtre, l'initie à la scène dès l'âge de 6 ans. Elle prend goût aux chants et aux danses traditionnelles. “Mon enfance au Bénin, j'étais une petite fille qui ne s'arrêtait jamais. J'étais une pile électrique. Sur 10 enfants, j'étais la numéro 7, j'avais 3 petits frères derrière moi, donc on s'amusait tout le temps et je ne pouvais pas m'arrêter une seconde pour poser une question. La musique jouait toujours à la maison. Il y avait toujours de la musique quelque part. Soit c'étaient les copains de mes frères qui arrivaient pour écouter les nouveaux disques qui arrivaient à la maison et on les écoutait tous ensemble, soit moi-même je prenais les disques, je les mettais sur la platine. Et après, je m'asseyais, je croisais mes jambes et j'étais là, je prenais l'album et j'écoutais titre par titre.


En 1992, elle explique que son père aimait l’art mais celui-ci disait que l’art sans éducation n’avait pas de sens. “Il ne voulait pas d'une chanteuse analphabète chez lui, et voilà, j'ai appris le chant classique.” Adolescente, elle chante avec le groupe Les Sphinx, puis se lance en solo, en 1981, avec l'album Pretty. “Mon tout premier album, je l'ai enregistré, j’étais en classe de première et j'ai pris un prêt étudiant. Au lieu de l'utiliser pour mes études, je l'ai utilisé pour faire mon premier disque Pretty, qui a été produit par Ekambi Brillant, et c'est ça qui a lancé ma carrière, en fait, en dehors des frontières du Bénin, pour aller en Côte d’Ivoire, Cameroun, Togo, partout. La personne que je remercie le plus, c'est Miriam Makeba parce qu'au travers de tous les disques qui venaient, il y avait rarement des noirs sur les pochettes et surtout pas de femmes noires, souvent. Et elle a été l'une des premières femmes noires, en dehors d'Aretha Franklin, dont j'ai eu à voir le visage sur un album. Je me disais : ‘Mais si elle, elle peut le faire, elle vient d'Afrique du Sud, moi aussi je veux être sur un album’. Donc, tout ça, le jour où j'ai reçu le premier le disque tout fait, tout mixé dans ma main, je n'y croyais pas.”

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Récompensée par des Grammy Awards


Angélique Kidjo enchaîne alors les albums et les tubes: Logozo avec le titre Batonga en 1992, Ayé avec le tube planétaire Agolo en 1994 ou encore Fifa en 1996 avec le morceau Wombo Lombo. “Heureusement pour moi que je n'ai pas la prétention de dire que je sais écrire les tubes, j'ai toujours suivi mon inspiration. Et quand ça arrive et que j'ai un mot en tête, même si ce mot n'existe nulle part, c'est ce mot qui devient le centre de la chanson. Le mot Wombo Lombo, je l'ai inventé, Batonga, je l'ai inventé. Et c'est comme ça. Quand ça arrive, moi, je suis sans poser de question, parce que c'est là où se trouve la vérité de la chanson.” 

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La carrière de la chanteuse est aussi marquée par de nombreux prix et distinctions. Parmi eux : le prix Polar Music qui lui a été décerné cette année à Stockholm, et sa collection de 5 Grammys. “Moi, pour moi, les Grammys, c'est la reconnaissance de mes pairs et des fans, ce qui fait des Grammys un prix à part. Parce que c'est ça, les gens qui votent pour les Grammys, ce sont des producteurs, les artistes, ce sont les membres du Recording Academy. À chaque fois que je reçois un Grammy, je me dis : ‘Oh là là, Angélique, il va falloir que tu penses au prochain album, il va falloir que tu travailles encore plus dur!’ Ce n'est pas une finalité, c'est un début, à chaque fois que je reçois.” 

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Reconnue pour sa voix puissante et son engagement envers des thèmes sociaux, Angélique Kidjo a remporté plusieurs prix prestigieux au cours de sa carrière. Elle a notamment été honorée aux Grammy Awards, recevant le Grammy Award du meilleur album de musique du monde pour son album "Djin Djin". Ce triomphe musical témoigne de sa capacité à transcender les frontières musicales et à captiver un public mondial avec sa voix puissante et sa créativité inépuisable. Son impact sur la scène musicale mondiale a été salué à maintes reprises, démontrant ainsi son influence et son statut en tant qu'artiste exceptionnelle.


Fondatrice de l’association Batonga


La diva est une artiste engagée. Ambassadrice de bonne volonté de l'Unicef depuis 2002, elle a aussi fondé l'association Batonga pour améliorer le sort de jeunes femmes au Bénin. “J'ai eu des parents qui ont toujours aidé les autres. C'est ça qui est incroyable, je me rends compte. Quand on est gamin, on pense que c'est normal, que ça se fait partout, et c'est pas tout le monde qui le fait. Mon père, avec un salaire, a mis ses enfants à l'école et au-delà. Parce que mon père disait toujours : ‘C'est par l'éducation que l'on transformera’. C'est un concert que je voudrais dédier à toutes ces petites filles et femmes du monde qui souffrent. En ambassadrice de l'Unicef, j'ai compris les défis et les problèmes, la complexité de la pauvreté en Afrique. Et que si on n'éduque pas les filles, on ne peut pas réduire la pauvreté. C'est-à-dire que les jeunes filles deviennent des mères de famille. Si on veut arrêter le cycle des mariages précoces et des grossesses précoces, il faut que les jeunes filles aient un métier. Elles décident de ce qu'elles ont envie de faire, on leur donne les fonds de départ et après, elles font fructifier et en aident d’autres.” La chanteuse a également été acclamée pour son engagement envers des causes sociales, en particulier celles liées à l'autonomisation des femmes et à la promotion de la musique africaine. Sa participation à des festivals de renommée mondiale a contribué à élargir l'audience de sa musique et à mettre en lumière la diversité culturelle de l'Afrique.

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Au fil des années, elle est devenue une source d'inspiration et un modèle pour la nouvelle génération. Elle a travaillé aux côtés d'artistes tels que Davido, ou encore Burna Boy, qui a toujours affiché son admiration pour la chanteuse. Elle a joué dans le film nigérian The Ceo, en 2016, et tout récemment dans Black Panther II. “Quand j'ai commencé ma carrière, je me disais ‘ça va arriver en Afrique’, mais je ne me rendais pas compte de l'impact que ça pouvait avoir sur cette nouvelle génération. Et c'est en devenant ambassadrice de l'Unicef en 2002 que j'ai commencé à voyager en Afrique, en dehors de mon pays, que les gens venaient vers moi et ils disaient ‘Agolo’ ou bien ‘Wombo Lombo’ Je leur disais : ‘Mais j'ai un prénom’. Et je me suis dit : ‘C'est un honneur que mes chansons soient mes identités, que les gens, même s'ils ne rappellent pas de mon nom, ma musique les a marqués suffisamment pour qu'ils se souviennent de la personne qui a fait cette musique.’ Et c'est là où je me suis rendue compte de l'impact que ma musique avait eu et a toujours sur le continent africain pour les jeunes garçons, comme pour les jeunes filles, et aussi pour leurs parents. Je ne sais pas si je suis fière de ma carrière, j'ai encore beaucoup de choses à faire. Quand on dit qu'on est fier de telle ou telle chose, c'est qu'on a fini de travailler. Moi, je n'ai pas encore fini de travailler. Je sais que chaque chanson qui est sur chaque disque, c'est parce que ces chansons-là, je peux les chanter jusqu'à mes 90 ans. Ou même à 100 ans !

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Parmi ses titres emblématiques figurent des chefs-d'œuvre tels que "Agolo", "Remain in Light" et "Eve", qui ont conquis les charts mondiaux. Son album "Remain in Light" a reçu des éloges pour sa fusion novatrice de musiques traditionnelles africaines et de sons contemporains, démontrant ainsi sa capacité à évoluer tout en préservant ses racines culturelles. Au-delà de sa carrière solo, Angélique Kidjo a collaboré avec de nombreux artistes renommés à l'échelle mondiale, participant à des festivals majeurs et se produisant sur des scènes prestigieuses. Son engagement envers la promotion de la musique africaine et des femmes artistes a contribué à élever le profil de la scène musicale africaine sur la scène internationale. Que ce soit sur la scène du Carnegie Hall à New York, lors de festivals de renommée mondiale, ou au cours de ses tournées internationales, Angélique Kidjo continue d'éblouir le public avec son charisme exceptionnel et sa musique captivante. Angélique Kidjo, figure emblématique de la scène musicale mondiale, a laissé une empreinte indélébile à travers son parcours riche et diversifié.

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Elle incarne l'essence même de l'artiste polyvalente, fusionnant les influences musicales africaines, jazz, soul et world music avec une maestria exceptionnelle. En plus de ses réalisations musicales, Angélique Kidjo est une militante engagée, utilisant sa voix pour sensibiliser aux défis auxquels l'Afrique est confrontée et promouvoir l'autonomisation des femmes. Son mari, Jean Hebrail, a également joué un rôle important dans sa vie et dans sa carrière. Cette relation a été une source d'inspiration pour Angélique Kidjo.