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Une vie : Limonov

Il a été SDF et mercenaire. Il était écrivain et poète. Édouard Limonov est mort le 17 mars 2020. Retour sur une vie de roman.
Publié le
22
/
06
/
2018

Limonov, une vie romanesque


L’écrivain et militant est mort le 17 mars 2020. Retour son parcours et sa vie sulfureuse.


Il fut écrivain, Il fut poète et dandy parisien... mais aussi SDF, majordome et mercenaire. « C'est un aventurier, c'est un voyou », disait de lui l’écrivain Emmanuel Carrère. Son vrai nom : Édouard Savenko. Mais tout le monde l'appelait Limonov, contraction des mots russes « citron » et « grenade ».


On le retrouve aux cotés de Radovan Karadzic, le « boucher des Balkans »


Limonov naît sur les rives de la Volga pendant la Seconde Guerre mondiale et grandit en Ukraine dans la ville de Kharkov, où il tombe dans la délinquance. À 21 ans, il quitte l'Union soviétique et émigre aux États-Unis pour embrasser une carrière d'écrivain. « Je suis parti de Russie en 1974, mais pas pour des raisons politiques. J'ai été poussé par mes ambitions », racontait-il.


Vivant dans la misère, il fréquente les bas-fonds new-yorkais et mène une vie de débauche. Au début des années 1980, il s'installe en France et se fait une place de choix dans les cercles littéraires parisiens. Puis, après l'effondrement de l'URSS, on le retrouve en Bosnie avec les Serbes bombardant Sarajevo, mais surtout aux cotés de Radovan Karadzic, surnommé le « boucher des Balkans ».


Il se rêve en principal opposant à Vladimir Poutine


À la fin des années 1990, il s'engage avec les Tchétchènes contre la Russie. De retour en Russie, il fonde son parti : le PNB (Part national bolchevique). Il propose de réunir les deux extrêmes dans une opposition commune face au pouvoir, mais il est arrêté et condamné à quatre ans de prison pour trafic d'armes et tentative de coup d'État au Kazakhstan.


À sa sortie de prison, il reprend la contestation et se rêve en principal opposant à Vladimir Poutine. « Il n'y a pas d'autres hommes, c'est mon devoir, je pense. Parce que c'est la lutte, c'est une guerre. Il faut que quelqu'un puisse commander les troupes », argumente-t-il.


En 2011, l'écrivain Emmanuel Carrère lui consacre un roman. C’est un véritable best-seller, vendu en France à plus de 200.000 exemplaires et traduit en 35 langues. Un film basé sur le roman et réalisé par Pawel Pawlikowski, qui a notamment réalisé Cold War, est en préparation.