Cette vidéo sera publiée prochainement
Vanessa Nakate, activiste ougandaise pour le climat
Vanessa Nakate, militante ougandaise effacée d’une photo à Davos
Elle a posé à côté de quatre jeunes militants, tous blancs. Mais sur la photo retenue par AP, Vanessa Nakate sort du cadre. Elle dénonce un racisme ordinaire et une exclusion du continent africain.
Le jeune activiste ougandaise Vanessa Nakate était présente au forum de Davos 2020 pour alerter sur les dangers du réchauffement climatique dans son pays. Elle a ainsi posé à côté de quatre autres jeunes militants, dont Greta Thunberg, tous blancs. Mais sur la photo retenue par l’agence de presse AP, Vanessa Nakate sort du cadre. « On m’a supprimée des photos et… Excusez-moi. C’était vraiment dur parce qu’on échangeait sur les messages de chacun, mais mon message et ma photo ont été mis à l’écart. Pour la première fois de ma vie, j’ai saisi ce que veut dire le mot "racisme" », a réagi la militante écologiste de 16 ans.
Alerter sur la situation en Ouganda
D’autres agences comme Reuters ont mal identifié Nakate dans une légende de photo, la confondant avec l’activiste Zambienne Natasha Mwansa. Vanessa Nakate est la première gréviste ougandaise du mouvement pour le climat Fridays for Future.
Elle est activiste depuis 2018. Suivant l’exemple de Greta Thunberg, elle a débuté en faisant la grève seule contre l’inaction par rapport aux questions climatiques en janvier 2019. La destruction de la forêt pluviale du Congo, la précarité alimentaire, et l’injustice climatique sont au coeur de son engagement.
L’Ouganda est un des pays qui produisent le moins d’émissions de combustibles fossiles dans le monde, mais il fait déjà face aux conséquences immédiates de la crise climatique. Le pays dépend énormément de l’agriculture. Des exploitations agricoles ont été détruites par la sécheresse et les inondations.
« J’ai vu des gens mourir »
Vanessa Nakate a fait le trajet jusqu’à Davos et a campé dehors pour assister au Forum Économique Mondial, avec Arctic Basecamp, une organisation chargée de faire prendre conscience de la fonte des calottes glaciaires polaires. Elle y a aussi participé à une conférence de presse aux côtés d’autres activistes du climat.
« Ce qui m’a le plus blessée, c’est que j’étais juste là pour les gens de mon pays et les populations d’Afrique. J’ai vu des gens mourir et j’ai vu comment des gens perdent leurs familles, perdent leurs enfants, perdent leurs maisons et tous leurs rêves et leurs espoirs. Qui va pouvoir parler au nom de ces gens ? Qui va essayer d’aider ces gens à faire passer leur message ? Parce que ceux sur qui on compte pour transmettre leur message, ce sont les médias, et ils nous déçoivent vraiment », a-t-elle déclaré à l’issue du forum de Davos.
AP s’est justifié en annonçant que la photo avait été rognée pour des questions de mise en page. Le directeur exécutif a depuis présenté ses excuses. Reuters a pour sa part publié une correction de sa légende.