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Victoria Charlton raconte les faits divers sur Youtube
“Je ne suis pas enquêtrice et je dis pas que je le suis”
“En fait, moi, plus je parle avec les familles, plus je remarque que ce ne sont pas toutes les familles de personnes disparues ou assassinées qui ont eu la même médiatisation. Et moi, je trouve ça important de mettre à l’avant toutes les histoires, donc, par exemple, les hommes, on parle moins de leur disparition que des femmes. Quand les hommes sont plus âgés, on n’en parle moins. Moi, je trouve ça important que tout le monde ait sa visibilité, donc c’est ce que j’essaye de faire.” Victoria Charlton a 30 ans. Sur Youtube, elle parle de “true crime”, autrement dit les affaires criminelles de tout type, résolues ou non.
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“Il n'y en avait pas en français, donc j'ai décidé de le faire”
“J’ai toujours été intéressée par ces histoires, et il y a eu l’affaire Elisa Lam qui m’a complètement passionnée il y a 6 ans. Quand j’ai découvert cette histoire, j’étais obsédée” dit-elle. Cette affaire a été le déclic pour Victoria. “J’écrivais sur des forums consacrés à l’affaire, et je racontais ça à tout le monde, et je faisais beaucoup de recherches, et j’ai réalisé justement qu’il n'y avait pas cette histoire en français, il y avait seulement en anglais, donc j’ai décidé de la raconter sur ma chaîne YouTube.”
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Pourtant, les faits divers n’étaient pas son sujet de prédilection. “Au départ, la chaîne YouTube, je parlais de trucs de beauté, des trucs humoristiques, et je ne savais où je voulais m'en aller dans le true crime. Il n'y en avait pas en français, donc j'ai décidé de le faire. J'ai dit : ‘Si moi, je fais pas il y a quelqu'un d'autre qui va le faire.’ Et je faisais mon master en littérature, puis j'aimais bien raconter des histoires, faire des recherches, donc c'est pourquoi je me suis lancée”, explique Victoria Charlton.
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“Beaucoup de femmes regardent les faits divers”
Pour elle, sa démarche se veut pédagogique, afin d’également aider les proches de l’enquête. “Je ne suis pas enquêtrice et je dis pas que je le suis. Moi, je vois ça plus comme un processus journalistique où je vais raconter une histoire d’une manière à intéresser les gens. Et je souhaite pas nécessairement résoudre l'enquête, mais j'espère que grâce à mes vidéos ou mes livres, l'enquête puisse être résolue grâce à des témoins qui ont écouté, par exemple, la vidéo.”
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“Il y a beaucoup de femmes qui regardent du true crime, mais c’est souvent des femmes qui sont victimes de meurtres. On doit se dire: beaucoup de féminicides en ce moment, donc peut-être qu’ils vont se sentir mieux d’en regarder, peut-être que ça va leur donner des trucs ou si ça reste un peu une forme de divertissement. Il y en a qui regardent mes vidéos pour oublier leur quotidien”, conclut-elle.
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