Macky Sall s'explique suite aux récentes manifestations

🇸🇳 "Ce n'est pas au moment où j'ai fini mon terme que je vais m'inventer une nouvelle carrière de dictateur." Alors que les tensions sont toujours vives au Sénégal après l'annonce du report des élections, le président Macky Sall a pris la parole pour s’exprimer sur les récents événements. Et voici ce qu'il a dit. 🎥 AP News.
Publié le
13/2/2024
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Le président sénégalais Macky Sall a décidé du report de l’élection présidentielle au 15 décembre 2024, entraînant une prolongation de son mandat. Une décision qui a provoqué la colère de l’opposition à Dakar et dans le reste du pays. Elle dénonce un “coup d’Etat institutionnel”. De son côté, le président a défendu sa décision affirmant que plus de temps était nécessaire pour pouvoir résoudre un conflit opposant le pouvoir législatif et le pouvoir. Le président du Sénégal a déclaré publiquement : “Ce n'est pas au moment où moi, j'ai fini mon terme que je vais m'inventer une nouvelle carrière de dictateur ou de non-démocrate. C'est un tableau qu'on peint mais qui ne correspond pas à ma personnalité et qui ne correspond pas à la réalité. Mon rôle, en tant que président de la République, pour le temps qu'il me reste à la tête de l'État, c'est de toujours tendre la main et de dire aux acteurs politiques: "Faites attention parce que nous ne sommes pas seuls sur la scène", et si les politiques ne sont pas capables de s'entendre sur l'essentiel, mais d'autres forces organisées le feront à leur place et là, ils perdront tous, le pays avec. Donc oui, il faut contester, il faut dire ce que l'on veut, mais il ne faut pas dépasser les limites qui permettent au pays de maintenir sa trajectoire démocratique. Si on n'est plus en démocratie, on sera dans autre chose”. 

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“La réalité, c'est que s'il n'y avait pas eu cette contestation crescendo, malgré les manquements, on aurait pu aller vers les élections”


Il a ajouté : “Je pense que ce qui est essentiel pour moi, c'est la stabilité du Sénégal, et là-dessus, quel que soit le prix à payer, il faut le payer, pour que ce pays continue sa trajectoire dans la stabilité, dans la démocratie. Je suis pour un processus inclusif, transparent et apaisé qui permette un passage de relais dans la douceur et dans la paix. C'est ça qui est le plus important pour notre pays aujourd'hui. Vous avez raison, l'Afrique de l'Ouest, aujourd'hui, vit des moments extrêmement difficiles. La réalité, c'est que s'il n'y avait pas eu cette contestation crescendo, malgré les manquements, on aurait pu aller vers les élections. Mais appeler à poser le débat pour que l'élection soit plus inclusive et plus transparente, je pense que c'est ça qui est essentiel et non pas un jour après ou deux mois après ou trois mois après. Le dialogue, pour moi, peut démarrer à tout moment à partir de la semaine prochaine, mais je pense qu'il y a des préalables si nous voulons qu'il soit une réussite, et parmi ces préalables, c'est d'abord d'établir la confiance entre les acteurs et c'est l'apaisement. Il faut apaiser et aller au dialogue, donc peut-être d'ici une ou deux semaines maximum, si les acteurs l'acceptent. Je constate avec beaucoup d'intérêt de plus en plus d'acteurs qui sont d'accord pour l'idée du dialogue. Ça veut dire qu'on peut arriver à quelque chose assez rapidement”. L’opposition a organisé une première journée de mobilisation vendredi 9 février, qui a été violemment réprimée. Trois jeunes sont morts dont deux par balles. 

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