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Un jour avec S.Pri Noir
Brut a suivi le rappeur français d’origine sénégalaise S Pri Noir sur les lieux parisiens qui ont marqué son enfance et sa carrière à l’occasion de la sortie de son troisième album, La cour des Miracles. Le rendez-vous est donné dans le 20e arrondissement, dans le quartier des Fougères. “Bienvenue chez moi, c’est là où j'ai traîné, où j'ai grandi, où j'ai fait mes premières armes. Mes premiers freestyles dans la rue, que je faisais avec mes potes, c'était ici. (...) Moi j’ai vécu dans une "cour des miracles", en vrai. C'était important pour moi d'appeler cet album comme ça, quand même d'une non-évolution”. Le rappeur explique : “Quand j’ai commencé à rapper, je n'avais aucune ambition. Je voulais vraiment pas être rappeur. Je rappais vraiment parce que j'avais les skills pour, mais voilà, je m'en foutais. Sauf qu'il faut savoir qu'ici, il y a un grand studio, qui s'appelle le studio Ferber. Il y avait Kayna Samet (ndlr : rappeuse) qui était au studio Ferber et un pote à moi, à l'époque, l'avait alpaguée en lui disant "On a un rappeur dans le quartier, ta, ta, ta…” Il m'avait appelé en me disant “Viens !", et du coup, il lui a dit "Ouais, ce serait bien que vous fassiez un son au studio Ferber!"”
Un jour avec le rappeur Médine
“Laylow, Guy2Bezbar, Nekfeu… Tous les feats qui se sont faits, c’était à la vibe, ce n’était pas un plan préétabli”
Direction maintenant le stade Géo-André à La Courneuve où S Pri Noir jouait au foot américain. “C'est le stade où j'ai commencé le foot américain. Le Flash de La Courneuve, c'est l'équipe avec laquelle j'ai fait partie d'une aventure où on a été deux fois champions de France juniors de foot américain. Franchement, c'est que des bons souvenirs, une bonne ambiance. Je me dis, quand même, qu'on était courageux parce que le foot américain, c'est un sport de contact. Et on était là, même par temps de froid. Quand je commence le foot américain, la même période c'est à peu près du commencement, aussi, de mes premiers textes de rap. J'avais déjà commencé à écrire, j'étais en train de parfaire mon rap” déclare le rappeur.
”Je pense que c'est un projet qu'il faut écouter de A à Z. Je l'ai construit comme un livre audio”
Autre lieu essentiel pour lui à Paris : son premier studio d’enregistrement situé dans le quartier de la Bastille. “C'est le premier lieu où j'ai commencé à enregistrer des sons de manière professionnelle. Rikta a été l'homme qui a enregistré mes premiers balbutiements. Mon premier son a été ici, dans cette pièce-là. J'ai l'impression d'être vraiment dans les entrailles de Paris, ici. J'arrive à l'improviste, Rikta met du temps à ouvrir. Dès que tu toques fort, tu vois, il a peur pour sa porte parce qu'on est en plein Bastille, tu vois ? Donc il y a souvent des fous qui traînent dans le coin. Parfois, je m'endors en pleine session, On se re-réveille à 10 h du matin, on continue. C'est comme si c'était une annexe de chez moi”.
Retour sur le parcours de Nekfeu
Pour son troisième album, La Cour des miracles, le rappeur explique avoir “changé (sa) façon de travailler” : “On a vraiment axé le projet sur des instruments organiques, de vrais instruments, des vraies batteries, des vraies guitares, des vrais synthés. J'ai bossé vraiment d'arrache-pied, deux ans non-stop”. Sur cet album, figurent de nombreux featurings avec Laylow, Guy2Bezbar, Nekfeu… “Tous les feats qui se sont faits, c’était à la vibe, ce n’était pas un plan préétabli. etc. Surtout avec Nekfeu... Impossible de planifier ! Lui, comme moi, on est tellement des électrons libres que ça ne peut pas être planifié. Je l'appelle à un moment, ou il m'appelle à un moment, mais c'est toujours à la fin du projet. Tiakola, pareil, c'était pas ce sur quoi il devait poser, mais il a kiffé un morceau qui est devenu Bonsoir Paris” déclare S Pri Noir avant de conclure : “Je suis pressé de voir à quel point les gens peuvent réceptionner la nouvelle musique. Pour moi, c'est de la nouvelle musique que j'ai faite. Je pense que c'est un projet qu'il faut écouter de A à Z. Je l'ai construit comme un livre audio”.