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À Strasbourg, des traceurs GPS sur les élèves

Pour mesurer les inégalités entre les filles et les garçons dans les cours de récréation, des élèves de différentes écoles portent des gilets équipés de traceurs GPS.
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Depuis six mois, une expérimentation a été lancée à Strasbourg. 125 élèves de différentes écoles portent des gilets connectés, afin d’étudier leur localisation en temps réel. Ce sont leurs enseignants qui les équipent avant chaque récré.

Les enfants ont été choisis sur la base du volontariat, et ils n’ont pas eu besoin de demander l’accord des parents, car le résultat des tests est anonyme. La mairie écologiste a voulu établir un échantillon “équitable” en fonction du genre des participants et de leur niveau scolaire, du CP au CM2.

Le but, c’est d’observer comment les élèves se déplacent dans la cour et occupent l’espace, pour voir s’il y a des inégalités entre les filles et les garçons.

Dans cette école, les enfants parlent breton

20 % occupent 80 % de l'espace

Voici ce que montrent les premiers résultats : 20 % des enfants, majoritairement des garçons, utilisent 80 % de la cour de récréation. Ce constat est le même d’une école à l’autre.

Christelle Wieder, adjointe chargée des égalités de genre à la Ville de Strasbourg, a expliqué au Parisien que ces chiffres montrent qu’il existe “une discrimination de sexe, avec des filles qui évoluent dans un très petit espace”.

Et Jean-Charles Guimard, le chef de projet de l'expérimentation a précisé au micro de BFM : “Il y a des habitudes qui se prennent très tôt, on a des groupes de garçons qui prennent la place dans la cour et les filles vont très vite conscientiser le fait qu’il est normal qu’elles soient reléguées en périphérie et d'éviter certains espaces.”

Pour lutter contre cette répartition inégale dans l’espace public, la Ville prévoit de végétaliser 65 % des cours de récré d’ici deux ans et de favoriser des activités plus inclusives. L’idée, c’est de changer les habitudes des élèves, “qui pratiquent essentiellement des sports plutôt masculins comme le foot ou le basket”, selon Christelle Wieder.

Depuis quelques jours, ce projet divise sur les réseaux sociaux. En réponse aux critiques, la mairie a expliqué qu’elle n’a “pas pour ambition de déviriliser les cours de récréation ni de régler les conséquences de plusieurs siècles de patriarcat”.

Elle défend au contraire, d'après Le Parisien, que créer “des espaces publics où filles et garçons joueront ensemble, cela changera le visage de notre société”.

À quoi sert l'école ? – Brut Philo

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