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Algérie : Paris assure que sa demande de réexamen des accords migratoires est "une main tendue"

La demande formulée mercredi par le gouvernement français à Alger de réexaminer "la totalité des accords" sur l'immigration dans un délai de quatre à six semaines doit être vue comme "une main tendue à l'Algérie", a assuré jeudi la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.
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"C'est une main tendue, c'est-à-dire que nous sommes dans des accords depuis 1968 et aujourd'hui l'Algérie fait des entorses à ces accords de 68 qu'elle n'a jamais respectés", a expliqué la ministre sur BFMTV-RMC. "Nous regardons toutes les possibilités pour essayer de retrouver des relations qui soient (...) apaisées avec l'Algérie", a-t-elle précisé. 

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Pas d'"escalade"

Un comité interministériel sur l'immigration s'est tenu mercredi quatre jours après une attaque au couteau à Mulhouse (Haut-Rhin), perpétrée par un Algérien en situation irrégulière et sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), non exécutée du fait de multiples refus des autorités algériennes, selon Paris. Une personne a été tuée et six autres blessées lors de cet attentat.

A l'issue de cette réunion, François Bayrou avait estimé qu'il s'agissait de "victimes directes du refus d'application" des accords de 1968, précisant que l'assaillant avait été présenté "quatorze fois" aux autorités algériennes qui ont toujours refusé de le reprendre. 

Le Premier ministre avait déjà affirmé devant la presse qu'il ne voulait pas d'"escalade" entre la France et l'Algérie. Mais il avait dans le même temps brandi la menace d'une dénonciation de l'accord de 1968 s'il n'y avait pas de réponse satisfaisante d'Alger au bout du délai de quatre à six semaines fixé par Paris. 

L'objectif, a précisé Sophie Primas, est d'arriver "au maintien de cet accord dans la mesure où il est appliqué et où on retrouve des relations qui soient des relations diplomatiques apaisées et normales avec l'Algérie". 

Mme Primas a renouvelé la demande de libération de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal et expliqué que la France regardait "avec attention" la situation de "certains dignitaires algériens" dont la France pourrait "réviser les visas". 

La porte-parole du gouvernement a en outre estimé qu'il y avait "une vingtaine" de pays avec lesquels la France souhaite "améliorer la qualité des retours" des personnes sous OQTF.   

Elle a également évoqué la "nécessité de rediscuter" avec le Royaume-Uni "les termes des accords du Touquet" sur l'immigration clandestine parce qu'"on voit bien que là aussi, on a des problèmes de sécurité". "Ce qui se passe sur la Côte d'Opale est humainement intenable", a-t-elle plaidé, promettant que Paris n'était "pas dans la menace" ni dans "l'escalade verbale". 

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