Plusieurs syndicats, organisations sociales, mouvements de gauche radicale connus et établis, mais aussi -comme il y a sept jours- des messages sur les réseaux sociaux adressés aux supporters de football, ont appelé à manifester en fin d'après-midi près du Parlement.
Au même moment les députés doivent examiner, avant de voter, un décret qui donne pouvoir au gouvernement pour conclure un accord sur un nouveau prêt avec le FMI visant à refinancer la dette argentine. Ce prêt, dont le montant n'est pas connu, porterait sur dix ans.
Un important dispositif de sécurité se mettait en place mercredi matin, avec plusieurs axes menant au Parlement coupés à la circulation, et de larges grilles métalliques installées aux abords de l'édifice. Des point d'entrée à la capitale faisaient aussi l'objet de contrôle de voitures et bus.
"Sédition"
Mercredi dernier, lors des heurts les plus violents à ce jour en 15 mois de présidence utralibérale de Javier Milei, 45 personnes ont été blessées, dont 20 policiers et 25 civils, et plus de 120 personnes interpellées, en marge d'une manifestation hebdomadaire -d'ordinaire calme et peu suivie- pour les retraités.
La présence de nombreux supporters de football --quoique de façon spontanée, sans mobilisation émanant des clubs-- était un aspect nouveau de la protestation, où étaient aussi visibles des casseurs non identifiés, pour beaucoup masqués.
Le gouvernement a déposé plainte pour "sédition", et demandé la récusation de la juge qui avait remis en liberté 114 interpellés, la plupart d'entre eux arrêtés pour résistance à l'autorité.
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Comme la semaine dernière, le gouvernement a mis en garde mercredi contre d'éventuelles violences ."Manifestation n'est pas violence. La police réprimera tout atteinte à la République", lisait un message diffusé sur les écrans dans les gares d'accès à la capitale.
"Quiconque vient manifester pacifiquement et voit de la violence, devrait s'en aller en courant, parce que les forces de sécurité vont agir", a prévenu le porte-parole présidentiel Manuel Adorni.
La présidence a indiqué mercredi que Javier Milei a repoussé une visite prévue cette fin de semaine en Israël, sans expliciter de raison.
Les retraités, qui ont vu leur pouvoir d'achat rogné depuis plusieurs années sur fond d'inflation chronique, ont été les plus durement impactés par l'austérité du gouvernement Milei depuis un an. Près de 60% touchent un minimum retraite équivalant à 340 dollars par mois.