Les parents qui ont enlevé lundi d'une maternité de la région parisienne leur nouveau-né, un grand prématuré requérant des soins médicaux urgents, échappent toujours mercredi aux enquêteurs, malgré la découverte de leur voiture dans la ville belge de Charleroi.
Le véhicule de marque Audi, dont la photo et la plaque d'immatriculation française figuraient dans l'avis de recherche émis mardi soir en Belgique, a été retrouvé "vers 9h" (7h GMT), a dit à l'AFP un porte-parole de la police de Charleroi, sans autres précisions.
"En l'état, ni le nourrisson ni ses parents n'ont été retrouvés", a par la suite souligné le procureur de Bobigny (banlieue parisienne) Éric Mathais, qui chapeaute l'enquête, dans un nouveau communiqué mercredi après-midi, qui ne mentionne pas la découverte de la voiture.
Nouveau-né enlevé : l'alerte enlèvement levée, mais l'enquête se poursuit
Alerte à la population belge
Santiago, né le 5 octobre et suivi dans un hôpital d'Aulnay-sous-Bois près de Paris, est activement recherché depuis mardi soir en Belgique, dans le cadre d'une alerte à la population diffusée par la police fédérale, "toujours d'actualité", a déclaré cette dernière à l'AFP.
En France, une alerte enlèvement a été en vigueur mardi, avant d'être levée en fin de journée. "Cette alerte n'était plus utile puisque les parents avaient à l'évidence quitté le territoire national", a précisé mercredi Eric Mathais.
Dans cette enquête ouverte pour enlèvement en bande organisée sur mineur de moins de quinze ans et confiée à la police judiciaire, la garde à vue des cinq personnes âgées de 16 à 29 ans, interpellées mardi matin à Livry-Gargan, dans la région parisienne, a été prolongée mercredi, a-t-il annoncé.
Selon une source proche du dossier, celles-ci font partie de "l'entourage" des parents.
Santiago a été enlevé peu avant minuit lundi soir au sein du service de néonatalogie par ses parents, âgés de 23 et 25 ans et "connus des services de police et de la justice", selon le parquet, qui n'a pas fourni davantage de précisions.
Course contre-la-montre
L'hôpital Robert Ballanger a été alerté de la disparition du nouveau-né par le débranchement de ses capteurs cardiaques dans la couveuse et a averti les forces de l'ordre.
"L'exploitation des caméras de vidéosurveillance confirmait que les parents étaient repartis avec un sac type cabas noir, possiblement au moyen d'un véhicule de couleur claire, avec à bord trois autres individus", a expliqué Eric Mathais dans un premier communiqué mardi.
Les policiers ont tenté de contacter la mère sur son téléphone, se sont présentés aux adresses connues du couple et ont tenté de le contacter via des proches, en vain. Une alerte enlèvement a finalement été déclenchée mardi matin quelques minutes avant 08H00, avant d'être levée onze heures plus tard.
Le nourrisson, un grand prématuré, a besoin d'"une prise en charge médicale constante", a prévenu le ministère français de la Justice dans son alerte enlèvement.
Toute rupture de cette prise en charge est susceptible d'engager son pronostic vital. L'espérance de vie du bébé sans soins médicaux a été évaluée à une douzaine d'heures, a dit une source policière mardi matin l'AFP.
Dans la foulée de l'enlèvement, la justice a pris une ordonnance de placement d'urgence du bébé, s'il est retrouvé.
"L'enquête criminelle de flagrance se continue très activement, toujours en lien avec les autorités judiciaires et policières belges", a déclaré mercredi le procureur de Bobigny.
Adopté en France en février 2006, le dispositif "alerte enlèvement" y a été déclenché à une trentaine de reprises jusqu'à présent. Depuis sa création, ce dispositif a permis de retrouver vivants 33 enfants, selon le site officiel.