Son défi : gravir le plus haut sommet du monde
Les millions de fans d'Inoxtag tiennent enfin leur réponse: le jeune YouTubeur a bel et bien foulé le sommet de l'Everest, une performance racontée dans un documentaire retraçant son ascension diffusé vendredi soir au cinéma et sur YouTube samedi à 14h30.
"Aujourd'hui, j'ai réalisé un deuxième rêve", a-t-il dit aux centaines de fans réunis dans la salle, selon une journaliste de l'AFP sur place.
De nombreux influenceurs et créateurs de contenu, parmi lesquels TiboInShape, premier YouTubeur de France, Michou, Sébastien Frit (Seb la Frite) ou encore Cyprien, étaient présents.
Le nageur Léon Marchand, quintuple médaillé olympique, et les frères Félix et Alexis Lebrun, qui ont brillé aux Jeux olympiques en tennis de table, avaient aussi fait le déplacement.
Intitulé "Kaizen" (un terme japonais dont l'une des significations est "changement vers le mieux", NDLR), le film a été diffusé dans une version longue de 2h40 (2h25 pour la version YouTube) à l'occasion d'une séance unique dans des salles en France, dans les DOM-TOM, en Belgique, en Suisse et au Luxembourg, a indiqué son entourage dans un communiqué.
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"C'est le chemin (plus que l'exploit) que j'ai envie de mettre en évidence"
"J'ai toujours aimé vivre des aventures mais je le faisais sur les jeux vidéo": Star de YouTube depuis son adolescence, Inoxtag franchit le pas dans "la vraie vie" avec un documentaire retraçant son ascension réussie de l'Everest pour montrer la nécessité de "rêver grand".
"Ce que j'ai envie qu'on retienne, ce n'est pas que j'ai réussi ou échoué (à gravir l'Everest), c'est qu'on voie un peu le parcours que j'ai fait pour pouvoir me donner cet objectif, pour pouvoir me permettre d'arriver là-haut, ou pas. C'est plus le chemin que j'ai envie de mettre en évidence", explique à l'AFP le youtubeur de 22 ans, aux 20 millions d'abonnés sur les réseaux sociaux.
Intitulé "Kaizen", le documentaire, mis en ligne sur YouTube samedi après avoir rassemblé 200.000 spectateurs en salles pour l'avant-première la veille, retrace durant plus de deux heures son défi consistant à gravir le plus haut sommet du monde (plus de 8.800 mètres) en un an, alors qu'il ne connaissait ni les techniques, ni les codes de l'alpinisme.
Son film montre également les dégâts causés par le surtourisme, la pollution, ainsi que les risques liés à cette expédition. Il appelle les spectateurs à se déconnecter, s'éloigner des téléphones portable.
De son vrai nom Inès Benazzouz, Inoxtag, alors collégien, se lance sur YouTube en 2015 en publiant des vidéos consacrées aux jeux vidéo.
Très populaire, il se diversifie avec des clips musicaux ("Mili Mili" - 77 millions de vues) puis des défis sportifs, comme faire Paris-Roubaix à vélo ou survivre une semaine seul sur une île déserte (21 millions de vues).
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300 jours d'entraînement intensif
"Depuis que j'ai 11 ans, j'ai toujours aimé vivre des aventures mais je le faisais sur les jeux vidéo. J'ai commencé sur +Minecraft+, après j'ai continué sur +Fortnite+, et, un jour, je me suis dit: j'ai envie de les vivre aussi dans la vraie vie avec les gens autour de moi", raconte celui qui fait partie des créateurs de contenus affiliés au groupe Webedia.
C'est grâce à son guide Mathis Dumas, rencontré par le biais de l'aventurier Nico Mathieux (500.000 abonnés sur YouTube) et convaincu par sa "détermination", qu'il s'initie à la montagne et se soumet pendant 300 jours à un entraînement intensif.
Avant d'obtenir le permis pour l'Everest, délivré à la condition d'avoir gravi un sommet de plus de 7.000 mètres d'altitude, Inoxtag s'est rodé en grimpant plusieurs monts emblématiques comme le Toubkal (Maroc, 4.167 m) ou encore Le Mont Blanc (4.806 m).
Inspiré par le film "L'Ascension" sorti en 2017, adapté du livre "Un tocard sur le toit du monde" de Nadir Dendoune, Inoxtag a aussi demandé conseil à ce journaliste qui avait réussi l'exploit de conquérir l'Everest en 2008 sans avoir jamais gravi autre chose que l'escalier de son HLM de l'Ile-Saint-Denis.
"Je lui ai envoyé un message, on a beaucoup parlé, on s'est vu 2-3 fois. Il est venu aussi me voir pendant ma préparation, me donner des conseils, son ressenti, comment y aller. J'ai lu son livre, ça m'a beaucoup marqué", confie-t-il.
Jamais séparé de son chapeau de paille fétiche, en l'honneur de Luffy, du manga One Piece, Inoxtag s'identifie également pleinement à la philosophie de l'oeuvre d'Eiichiro Oda, l'auteur japonais aux plus de 500 millions d'exemplaires écoulés, entre confiance inébranlable en ses rêves et dépassement de soi.
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"Si Oda tombe sur mon documentaire, j'aimerais juste lui dire merci"
"Si, aujourd'hui, j'ai fait tout ce que j'ai fait ces trois dernières années, c'est grâce à Oda", insiste-t-il.
"S'il tombe sur mon documentaire, j'aimerais juste lui dire merci. Merci de m'avoir fait penser qu'un rêve, ça peut se réaliser. Il m'a fait penser que tout était possible et il m'a donné de la motivation. Luffy, c'est un modèle".
"Ce que j'aime bien aussi dans One Piece, c'est l'équipage. Luffy n'est pas tout seul. Pour aller loin, il sait qu'il faut s'entourer. C'est en faisant l'Everest que je me suis rendu compte aussi que tu ne fais rien tout seul dans la vie, souligne-t-il encore. Ceux qui le disent, je pense qu'ils se mentent à eux-mêmes, on est toujours aidé de loin ou de près. Moi, j'ai une équipe de fous. J'ai trouvé les bonnes personnes."