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Le président de la COP30 pense que les COP sont trop abstraites

Le président brésilien de la prochaine conférence sur le climat de l'ONU a reconnu les "limites" des COP, où près de 200 pays s'écharpent chaque année pendant deux semaines pour négocier des textes jugés in fine trop abstraits.
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"Nous avons besoin d'une ère nouvelle au-delà des pourparlers de négociations : nous devons aider à mettre en pratique ce que nous avons décidé", écrit le président de la COP30, André Corrêa do Lago, dans une lettre adressée lundi aux pays du monde entier avant la grande réunion annuelle sur le climat en novembre.

"Nous ferons de notre mieux pour lier à la vie réelle l'abstraction de ces négociations et des décisions de la COP. Parce que parfois il y a une certaine perception que ces choses n'apportent pas les résultats nécessaires", a-t-il expliqué à des journalistes.

Les COP, ça sert à rien ?

Un contexte international difficile

Il a pointé les "limites" des institutions issues de la Convention des Nations unies sur le changement climatique - organisatrice des COP - ou de l'accord de Paris pour concrétiser des décisions.

"Le changement climatique est devenu un sujet transversal mais on s'en occupe dans les institutions de manière très ciblée. Donc notre idée est d'étendre beaucoup plus la prise en compte des questions climatiques dans d'autres dimensions", a-t-il dit.

A la COP30 de Belem (10-21 novembre), ville portuaire de l'Amazonie, les nations mesureront les ambitions de leurs feuilles de route climatiques à l'horizon 2035, qu'elles doivent publier d'ici là. Mais le contexte n'est pas favorable, avec le retrait annoncé des Etats-Unis de l'accord de Paris, ou la nouvelle priorité budgétaire européenne à la défense.

"Le contexte international est très difficile pour les négociations", alors que les décisions doivent être prises par consensus, a reconnu l'ambassadeur brésilien. "Donc voyons comment on peut accélérer sur ce que nous avons déjà décidé", a encore plaidé André Corrêa do Lago.

Dans son courrier, il utilise plusieurs fois la notion de "mutirão", dérivé d'un mot indigène, qui désigne "une communauté qui se rassemble pour travailler ensemble sur une tâche commune".

"Rejoignez notre 'mutirão' mondiale. L'Humanité a besoin de vous", enjoint-il aux responsables dans "la finance, les autorités locales, le secteur privé, la société civile, la recherche et la technologie".

La présidence de la COP30 veut aussi réunir un "cercle des présidences" des précédentes éditions - de la COP21 à la COP30 - et rassembler des responsables indigènes.

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