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Le changement climatique, une réalité déjà très concrète partout en France

Dans un rapport publié jeudi 19 septembre, l'ONG Réseau action climat dresse un panorama des conséquences concrètes du changement climatique.
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Des villes de plus en plus chaudes devenues inhabitables l'été, des pans du territoire sous l'eau en hiver: le changement climatique n'a jamais eu autant de répercussions concrètes en France que ces dernières années, un phénomène qui devrait s'accélérer.

Dans un rapport choc publié jeudi, "La France face au changement climatique: toutes les régions impactées", l'ONG Réseau action climat dresse en cinquante pages un panorama exhaustif des conséquences concrètes du changement climatique dans chacune des régions de France métropolitaine et d'Outre-mer.

"L'objectif était de dépasser l'idée d'un changement climatique qui serait lointain dans le temps et dans l'espace en faisant une synthèse de la littérature scientifique déjà existante", commente pour l'AFP Clara Sannicolo, coautrice du rapport, alors que les ONG redoutent des coupes claires pour la transition écologique dans le futur projet de loi de finances. 

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+4°C en 2100 ?

Le réchauffement moyen observé en France est de +1,9°C si l'on compare la décennie 2013-2022 à la période 1850-1900, et pourrait atteindre +4°C en 2100 sans changement politique notable.

Des températures dépassant les 45°C aux méga-feux de forêt dans le Sud en passant par les cyclones tropicaux dans les Outre-mer, les événements climatiques extrêmes "sont de plus en plus fréquents et plus intenses", mais se manifestent sous différentes formes selon les régions. 

Multiplication des épisodes de sécheresse

Tous les territoires sont en revanche concernés par des températures qui, chaque année, battent des records, ainsi que par la multiplication des épisodes de sécheresse.

On compte en moyenne "deux vagues de chaleur par an en France depuis 2010, contre une tous les cinq ans avant 1989", relève le rapport. Phénomène qui s'accélère avec "plus de 5.000 décès attribuables à la chaleur" pour la seule année 2023, contre "près de 33.000 entre 2014 et 2022" au total selon Santé publique France.

Ces événements entraînent également des tensions croissantes sur la ressource en eau avec, à la clé, des conflits entre usages domestiques, agricoles et industriels.

La Loire, plus long fleuve de France, près duquel sont installées quatre centrales nucléaires, pourrait ainsi voir son débit "diminuer de moitié", selon certaines projections.

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50 degrés

Une carte des risques montre que le phénomène d'îlot de chaleur concerne la plupart des grandes villes, tandis que les façades maritimes présentent toutes des risques de submersion. 

Les risques de feux de forêts concernent le sud, le centre et l'est de la France quand la vulnérabilité aux inondations est répartie un peu partout sur le territoire, même si elle concerne davantage le nord du pays.

Ces phénomènes ont aussi des conséquences "en cascade": habitabilité des territoires, perte de biodiversité, déplacements d'espèces animales, chute des rendements agricoles, modification notable de paysages voire destruction potentielle de certains pans de l'économie (pêche, tourisme, etc).

Le rapport répertorie également les pertes en matière de "patrimoine naturel et culturel", avec des villes côtières à terme "menacées par la montée des eaux" comme Saint-Malo, une île d'Oléron qui risque d'être "rayée de la carte", la forêt des Landes sous la menace des flammes ou encore la disparition de certaines plages des côtes atlantique et méditerranéenne.

Ces impacts "continueront d'augmenter à un rythme qui dépendra de nos futures émissions de gaz à effet de serre", affirme RAC, soulignant qu'à terme, des années très chaudes comme 2022 ou 2023 pourraient devenir "banales", avec des températures atteignant les 50°C.

19 milliards d'euros par an d'investissements nécessaires

"Il devient urgent de lever les freins à l'investissement local pour le climat", interpelle l'ONG, qui appelle à "réaménager les villes pour limiter les îlots de chaleur urbains", à "raisonner nos usages de l'eau pour prévenir les sécheresses" et à freiner "dès à présent" nos émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique.

Ce qui passe notamment par de nombreuses politiques "du ressort des collectivités", comme le développement des liaisons interurbaines en transports en commun ou la transition vers une économie moins carbonée.

L'Institut de l'économie pour le climat (I4CE) a récemment évalué à 19 milliards d'euros par an d'ici 2030 le montant d'investissements nécessaires des collectivités en faveur du climat, soit plus du double de l'effort actuel.

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