Les individus concernés avaient tous été condamnés par la justice fédérale américaine, distincte de la justice propre aux Etats.
Début décembre, plus de 130 organisations, dont le puissant groupe de défense des droits civiques ACLU ou Amnesty International Etats-Unis, avaient rappelé à Joe Biden son engagement de campagne de 2020 contre la peine de mort et salué le moratoire sur les exécutions au niveau de la justice fédérale décrété en mai 2021 par son gouvernement.
Les organisations avaient dit craindre une "vague d'exécutions" après la prise de fonction de son successeur Donald Trump.
"Je commue les peines de 37 des 40 individus présents dans le couloir de la mort de la justice fédérale à des peines d'emprisonnement à vie sans possibilité de libération conditionnelle", a annoncé Joe Biden dans un communiqué.
Le président américain a indiqué que les commutations prononcées lundi étaient "cohérentes avec le moratoire que (son) gouvernement impose aux exécutions fédérales dans les affaires autres que le terrorisme et les meurtres de masse motivés par la haine".
Neuf des individus échappant à la peine capitale grâce à la mesure du président démocrate ont été condamnés pour avoir tué d'autres prisonniers. Quatre autres ont commis des meurtres lors de braquages de banque et un autre a tué un surveillant pénitentiaire.
"Ne vous trompez pas: je condamne ces meurtriers, je pleure les victimes de leurs actes ignobles, et j'ai de la douleur pour toutes les familles qui souffrent d'inimaginables et irréparables pertes", a écrit Joe Biden.
"Mais, guidé par ma conscience et mon expérience (...) je suis plus convaincu que jamais que nous devons cesser de recourir à la peine de mort au niveau fédéral", a-t-il ajouté.
Recours accru sous Trump
Parmi les trois condamnés ne bénéficiant pas de cette mesure présidentielle se trouvent Djokhar Tsarnaev, un des poseurs de bombes de l'attentat contre le marathon de Boston le 15 avril 2013, et Dylann Roof, un suprémaciste blanc ayant tué neuf Afro-Américains dans une église de Charleston en 2015.
Robert Bowers, auteur d'une attaque armée dans une synagogue de Pittsburgh en 2018 qui a tué 11 personnes juives, restera également dans le couloir de la mort.
Les exécutions fédérales sont rares, l'immense majorité étant réalisées par les Etats. Quelque 2.300 prisonniers sont présents dans le couloir de la mort aux Etats-Unis et, jusqu'à la commutation annoncée lundi, seuls 40 s'y trouvaient après une condamnation par la justice fédérale.
Les dernières exécutions fédérales remontent à la présidence Trump finissante. Après 17 ans d'interruption, 13 condamnés avaient été mis à mort entre le 14 juillet 2020 et le 16 janvier 2021, soit le plus grand nombre sous le mandat d'un président américain en quelque 120 années.
La dernière exécution avait eu lieu quatre jours seulement avant l'investiture de son successeur démocrate Joe Biden.
Donald Trump a fait part à plusieurs reprises de sa volonté d'étendre le recours à la peine capitale, afin qu'elle s'applique aux immigrés ayant tué des citoyens américains ainsi qu'aux trafiquants de drogue et individus pratiquant la traite d'êtres humains.
La peine capitale a été abolie dans 23 des 50 Etats du pays. Des moratoires sont par ailleurs en vigueur dans six autres Etats, à savoir l'Arizona, la Californie, l'Ohio, l'Oregon, la Pennsylvanie et le Tennessee.
Vingt-cinq exécutions ont eu lieu en 2024 aux Etats-Unis, toutes au niveau de la justice des Etats.
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