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Fin des privilèges pour les anciens présidents et les anciens Premiers ministres ?

Le Sénat se prononce en faveur de la fin des avantages accordés aux anciens présidents de la République et Premiers ministres, mais l’Assemblée nationale doit encore voter cette mesure.
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Le 22 janvier, le Sénat a adopté un amendement visant à supprimer les avantages accordés aux anciens présidents de la République et aux Premiers ministres. Ils pourraient entre autres ne plus disposer de voitures avec chauffeur.

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Les avantages

La sénatrice centriste Nathalie Goulet est à l’origine de l’amendement. L’enveloppe destinée aux dépenses concernant les anciens présidents de la République et les anciens Premiers ministres s’élèverait à 2,8 millions d’euros par an d’après le site Public Sénat.  

Nathalie Goulet a déclaré : “Dans l’ensemble, ils ne sont pas des grands nécessiteux de la République, ils ont tous un certain nombre de retraites et ont tous des postes de consultant. J’ai vérifié, personne n’est aux Restos du cœur.” Michel Canévet, issu des rangs de l’Union centriste approuve et ajoute : “Quand on demande aux Français de faire des efforts, ils ne comprendraient pas que l’État ne commence pas par lui-même et par éviter les dépenses superflues.”

Actuellement, 16 anciens Premiers ministres peuvent toujours bénéficier d’une voiture avec chauffeur, d’un secrétariat s’ils n’en disposent pas dans le cadre d’un mandat parlementaire, d’un mandat d’élu local ou d’une autre fonction publique.

Les anciens dirigeants français bénéficient d’un panel plus large d’avantages. Ils disposent en plus d’un véhicule avec chauffeur, d’un cabinet de sept membres et de deux agents de service. Lorsqu’ils ont quitté l’Elysée depuis plus de cinq ans, les effectifs baissent à trois membres et un agent de service. Les présidents français peuvent également jouir “de locaux meublés et équipés, dont le loyer et les frais sont pris en charge par l’État, et de la prise en charge de leurs frais pour les activités liées à [leur] ancienne fonction présidentielle”, précise Public Sénat.

Faire des économies

L’objectif poursuivi par la sénatrice centriste Nathalie Goulet est l'économie des dépenses de l’État. Pour certains Premiers ministres, cela fait plus de trente ans d’avantages qui risquent de s’envoler. C’est notamment le cas d’Édith Cresson (en fonction entre mai 1991 et avril 1992) et Édouard Balladur (il n’occupe plus ses fonctions depuis mai 1995). Le sénateur communiste Fabien Gay a d’aileurs proposé d’instaurer une limite temporelle.

Rien ne garantit que l’amendement sera adopté à l’Assemblée nationale.

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