La police a interpellé quatre personnes suspectées de diffuser, sur la messagerie cryptée Telegram, des images pédocriminelles, dont certaines de viols et d'agressions sexuelles commis sur des mineurs de leur entourage, a annoncé le parquet de Brest vendredi.
Ces interpellations sont intervenues les 12 et 13 novembre dans le Finistère, ainsi que sur les ressorts des parquets de Bordeaux, Lille et Bourg-en-Bresse, selon une source judiciaire.
Les enquêteurs ont également transmis à des "services de police étrangers partenaires" l'identité d'une "trentaine de cibles" ainsi que "les preuves numériques" de leurs infractions, selon le communiqué du parquet de Brest.
Certaines de ces "cibles" à l'étranger "ont déjà fait l'objet d'une interpellation", a précisé le procureur Camille Miansoni dans son communiqué.
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10.000 pédocriminels dans 50 pays
Ces interpellations ont eu lieu grâce à l'infiltration, par les enquêteurs de l'office des mineurs (Ofmin) de la police judiciaire, de plusieurs groupes Telegram dans le cadre d'une autre enquête. Les enquêteurs ont ainsi recensé 10.000 pédocriminels issus de 50 pays et 23.000 images pédocriminelles, selon le parquet de Brest.
Les investigations se sont ensuite focalisées sur les groupes dont les membres se présentaient comme des "producteurs de vidéos d'abus sexuels commis sur des mineurs de leur entourage", a indiqué le parquet.
"La concomitance de ces investigations avec l'interpellation du PDG de Telegram Pavel Durov" a facilité "l'identification des cibles priorisées et localisées en France comme à l'étranger", a-t-il souligné.
Le fondateur de Telegram, Pavel Durov, a été mis en examen pour de nombreuses infractions liées à sa messagerie fin août. Si, depuis, la plateforme coopère plus avec la justice, Telegram a longtemps refusé de fournir aux autorités des données sur ses utilisateurs.
Dans le sud du Finistère, un homme de 37 ans a été interpellé mardi dans la commune rurale de Scaër. Il a été écroué après avoir notamment été mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans et diffusion d'images pornographiques au préjudice de trois victimes mineures.
"Cette opération souligne à nouveau que Telegram est une plateforme très prisée de la sphère pédocriminelle qui s'y sent encore à l'abri malgré l'interpellation de son PDG", a souligné le procureur de Brest.
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