Savas Ozyanik, qui avait fait appel de sa première condamnation car il estimait avoir été "mal défendu" en première instance en mai dernier, a de nouveau été condamné à 30 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté de 20 ans.
L'avocate générale, soulignant son manque d'empathie, avait requis 30 ans de réclusion criminelle "à tout le moins".
Seize ans de réclusion pour trois jeunes dealers toulousains accusés du meurtre de leur fournisseur
"Papa a fait bobo à maman", "il a sorti le foulard, il a serré le cou de maman".
Durant les trois jours de son procès, malgré de nombreuses preuves à charge (ADN, bornages téléphoniques...) Savas Ozyanik est resté sur la même ligne de défense : c'est parce que sa compagne se montrait menaçante avec un couteau qu'il lui a serré le cou au moyen d'une écharpe. Il n'a reconnu que deux coups de poing, mais aucun coup de couteau quand la joue de la jeune femme de 25 ans a été transpercée par la lame, comme son bras.
Le couteau portait deux ADN mais majoritairement le sien. "Si j'avais eu le couteau, cela aurait pu être une boucherie", s'est maladroitement défendu le père de famille à la barre.
Le 23 décembre 2020, Yasemin Cetindag, mère de quatre enfants, était morte étranglée par Savas Ozyanik, son ex-compagnon dont elle s'était séparée deux mois plus tôt, après dix ans d'une relation chaotique et toxique. Son corps avait été retrouvé plusieurs jours plus tard, enterré dans une zone boisée, au nord de Strasbourg.
Savas Ozyanik a avoué ne "pas être sûr à 100 %" que la victime était morte au moment où il a jeté son corps dans la fosse creusée dans la forêt de Vendenheim, quelques heures après la "dispute" fatale. Il a déclaré avoir déplacé le corps "à contrecœur".
"Je culpabilise tous les jours, mais même si j'exprime des remords, des regrets, on ne me croit pas", s'est plaint l'accusé dans sa dernière prise de parole.
Des interventions qui ont plusieurs fois provoqué l'émoi de la famille de la victime durant le procès.
Ses enfants avaient assisté à la scène, confiant ensuite à leur grand-mère : "Papa a fait bobo à maman", "il a sorti le foulard, il a serré le cou de maman".
Procès de Valentin : l'adolescent "assume l'horreur d'avoir tué ses parents"
