Le rappeur français, de son vrai nom Mohamed Sylla, pionnier de l'"afro-trap", mouvement musical mêlant hip hop et musique africaine, avait été condamné en première instance à Paris à douze ans de prison en septembre 2023. Dix-huit ans avaient été requis.
Devant la cour d'assises du Val-de-Marne, qui le juge en appel, l'avocat général a considéré que l'"implication" de l'artiste dans cette expédition punitive "peut être aussi plus grande compte tenu d'un effet d'entraînement" et de "mimétisme de la violence".
Dans la nuit du 5 au 6 juillet 2018, le jeune Loïc K., 23 ans, provenant de la cité de la Grange aux Belles dans le nord-est de Paris, a été percuté non loin de là par une Mercedes, passé à tabac et lacéré de coups de couteaux par un groupe d'une dizaine d'individus d'une cité rivale, les Chaufourniers, aussi appelée la "cité rouge".
Le jeune homme est décédé quelques minutes après le départ de ses agresseurs.
Plusieurs éléments ramenant à MHD
"Pour MHD", résident de la cité des Chaufourniers, "on a des images" sur le lieu du crime, a estimé l'avocat général et, s'il est bien l'individu identifié par les enquêteurs, il serait alors notamment "celui qui a porté le dernier coup" à la victime au sol.
Plusieurs témoins ont déclaré avoir vu le rappeur sur place, le reconnaissant à son survêtement Puma, "dont il était ambassadeur" à l'époque, et à ses cheveux et barbe peroxydés, rappelle encore le représentant de l'accusation.
La Mercedes, retrouvée incendiée deux jours plus tard, lui appartient.
Sur son banc, MHD a troqué sa teinture pour des cheveux et une barbe noirs, assortis à son col roulé sobre.
L'artiste comparaît libre à ce procès entamé le 18 février, comme deux de ses quatre coaccusés qui ont fait appel et nient leur présence sur le lieu du meurtre.
Le verdict est attendu vendredi.
Le rappeur MHD jugé en appel pour meurtre