La ville de Cannes condamnée après le décès d’un enfant percuté par un train touristique

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La ville de Cannes a été condamnée vendredi à une amende de 100.000 euros pour homicide involontaire après le décès d’un enfant de 18 mois tué par un petit train touristique en 2020, a-t-on appris auprès de l’avocat de la société exploitante.
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Outre cette amende pour la Ville, supérieure aux réquisitions du parquet (80.000 euros), le tribunal correctionnel de Grasse (Alpes-maritimes) a condamné la société exploitante à une amende de 50.000 euros, conformément aux réquisitions, et le conducteur du petit train à un an d’emprisonnement avec sursis, le parquet en ayant requis trois.

"C’est une décision incompréhensible : nous avons été condamnés pour ne pas avoir d’autorisation alors que la ville a été condamnée, elle, pour nous avoir donné l’autorisation", a réagi Me Zakaria Gueriouabi, l’avocat de la société exploitante.

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Une zone aménagée près du port

Le 4 août 2020 dans l’après-midi, le petit Noam, en vacances avec sa famille venue de la région parisienne, a été percuté et écrasé par ce train routier de 4 tonnes dans une zone piétonne proche du palais des Festivals alors qu’il se rendait à la plage. Sa mère se trouvait à quelques mètres et l'avait lâché pour déposer son T-shirt dans sa poussette.

Rien ne signalait le passage du train, qu’elle a vu surgir "à la vitesse d’une trottinette", avait-elle rapporté à l'audience. Elle a hurlé pour alerter le conducteur, puis essayé de tirer son enfant de sous les roues du train, mais il était trop tard.

Le 21 mars, lors de l’audience, les débats ont tourné autour de la vitesse du véhicule, estimée entre 10 et 20 km/h alors qu’il n'aurait pas dû dépasser 5 km/h au milieu des passants, et sur son itinéraire, alors que les autorisations préfectorale et municipale régissant son activité depuis trois décennies ne mentionnent jamais expressément de passage sur cette promenade piétonne.

La ville et l'exploitant ont fait valoir que cette question relevait de la préfecture et que cette dernière ne pouvait pas ignorer le trajet des trains, la billetterie et un arrêt où les passagers embarquaient et descendaient se trouvant sur la zone piétonne depuis au moins 1998. 

Pour l'avocat de la mère, la ville et l'exploitant s'étaient arrangés ainsi pour éviter que les trains ne bloquent le trafic sur la Croisette voisine.

Depuis le drame, l'arrêt a été déplacé sur une zone aménagée près du port.

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