Prisons : nouvelles attaques, des personnels ciblés

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De nouvelles attaques ont ciblé mercredi l'institution pénitentiaire, avec notamment l'incendie de trois véhicules dans un parking sécurisé de la prison de Tarascon, une tentative de "déstabilisation" dénoncée par le ministre de la Justice Gérald Darmanin.
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Ces nouveaux incidents interviennent au lendemain d'attaques coordonnées contre plusieurs établissements pénitentiaires en France, principalement des incendies de véhicules, mais également des tirs à l'arme automatique contre la porte de la prison de Toulon (Var), qui n'ont pas fait de victime.

Vers 05h20 mercredi, trois véhicules ont été incendiés devant la prison de Tarascon (Bouches-du-Rhône), sur un parking "isolé, réservé aux personnels, grillagé et à l'accès sécurisé par un digicode", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Tarascon, Laurent Gumbau. 

Un des véhicules appartenait à un agent de la prison en service, un autre à une entreprise intervenant au centre de détention, et le troisième, totalement détruit, n'avait pas encre été identifié, selon le procureur, qui a précisé qu'il y avait eu au moins deux départs de feu.

A priori aucune inscription n'a été retrouvée sur les lieux, a-t-il précisé.

Lors des attaques recensées depuis dimanche, au cours desquelles au moins 21 véhicules ont été tagués et ou incendiés, selon une source policière, de mystérieuses inscriptions "DDPF", apparemment pour "défense des droits des prisonniers français" ont été retrouvées, ainsi qu'une inscription "DDFM" sur la prison de Toulon.

Le parquet national antiterroriste s'est saisi mardi de l'enquête pour tenter d'identifier les auteurs de ces faits.

Prisons visées par des attaques : ce que l'on sait

"Menace" et "intimidation"

Par ailleurs, toujours dans le département des Bouches-du-Rhône, un autre véhicule, appartenant à un surveillant de la prison d'Aix-Luynes, a été incendié dans la nuit de mardi à mercredi devant le domicile de celui-ci, a déclaré à l'AFP Jessy Zagari, délégué régional FO Pénitentiaire, syndicat majoritaire dans la région Paca. 

Il n'a pas été immédiatement en mesure de préciser dans quelle commune s'était produit cet autre incendie.

"Ce groupe terroriste DDPF identifie et cible les personnels pénitentiaires", s'est-il indigné, dénonçant "des actes de menace et d'intimidation".

Un ciblage que semble confirmer un autre événement recensé mercredi matin, avec des inscriptions "DDPF" retrouvées taguées dans le hall d'immeuble d'une surveillante pénitentiaire en Seine-et-Marne, selon une source policière.

"Il y a manifestement des gens qui essaient de déstabiliser l'Etat en intimidant", a dénoncé de son côté le garde des Sceaux Gérald Darmanin sur CNews, en évoquant l'incident de Tarascon.

Toutefois, "il n'y aurait pas eu de nouvelle nuit bleue comme on l'a vu hier, qui était évidemment absolument inacceptable", a ajouté le ministre, qui s'était rendu mardi après-midi à la prison de Toulon, saluer les personnels.

Le ministre y avait déjà dénoncé des actes d'intimidation, martelant que l'Etat "ne cèderait pas".

Il a notamment estimé que ces attaques pourraient être un réplique à son projet de régime de détention spécial pour les plus gros narcotrafiquants du pays, qui doivent être regroupés à l'isolement strict dans des établissement de haute sécurité.

Emmanuel Baudoin, secrétaire général du syndicat FO-Justice, a dénoncé mercredi des vidéos "qui circulent sur Telegram et montrent des agents, des boîtes aux lettres, les surveillants y sont nommément cités et ces vidéos ciblent "plutôt des agents sur la région du Sud", où prospèrent quelques-uns des gros groupes de narcotrafiquants. 

Des prisons visées par des incendies de véhicules ou des tirs d'armes automatiques

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