Un juge d'instruction l'a placé sous le statut plus favorable de témoin assisté, comme l'avait révélé le site l'Informé, sans préciser les motivations du magistrat.
Jeudi, l'AFP a pris connaissance d'éléments éclairant ce changement de statut, qui s'est déroulé en deux temps.
D'abord, en mai 2024, sur le volet de trafic d'être humain en bande organisée.
M. Piron était soupçonné d'avoir, entre juillet 2012 et décembre 2013, recruté une femme pour la contraindre à un tournage pornographique, par l'intermédiaire d'un rabatteur.
La plaignante avait expliqué aux enquêteurs avoir eu une relation amoureuse avec un homme, qui l'avait fortement incitée à tourner avec lui une vidéo pornographique.
Sur le tournage dans une chambre d'hôtel, elle n'avait pu que constater l'absence de son amant, selon une source proche du dossier, et a dû tourner, sous la direction de M. Piron, deux scènes.
Le magistrat a estimé que les investigations n'avaient pas permis "d'affermir ni de corroborer le soupçon" de la plaignante d'avoir été "piégée", selon une source judiciaire.
Le juge a donc octroyé le statut de témoin assisté à M. Piron.
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Démise en examen
Seconde étape : en novembre 2024, concernant les poursuites pour complicité de viol.
Si le magistrat a reconnu que l'enquête devait continuer "d'explorer" les conditions du tournage et une éventuelle "forme de contrôle coercitif" sur la plaignante, il a aussi retenu une "absence d'éléments extérieurs de nature à corroborer" les déclarations de la plaignante.
"Cette 'démise en examen' est parfaitement justifiée depuis que l'instruction a mis en lumière l'absence de charge ainsi que les mensonges des plaignantes", a déclaré l'avocat de M. Piron, Me Yves Levano, contacté par l'AFP.
Les six plaignantes sont "manipulées par des associations luttant contre la pornographie", a-t-il avancé, soulignant que des associations avaient été récemment déclarées irrecevables par la Cour de cassation alors qu'elles souhaitaient se constituer partie civile.
Sollicitée, Me Camille Martini, avocate de la plaignante pour laquelle M. Piron était poursuivi, n'a pas souhaité commenter, invoquant le secret de l'instruction.
Les investigations avaient été lancées en juillet 2020, après un signalement de trois associations qui relayaient des témoignages d'actrices dénonçant des "pratiques sexuelles hors normes et douloureuses" réalisées sans leur consentement.
Outre M. Piron, un ancien acteur et deux anciens réalisateurs, ont été mis en examen pour viols, complicité de viol, proxénétisme en bande organisée et traite d'être humain en bande organisée.
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