"Si le projet c'est de demander aux Français de se serrer la ceinture une fois de plus sans que l'État lui-même ne fasse des économies, n'aille sur le chemin des économies en matière d'immigration, de train de vie de l'État, des collectivités, eh bien nous nous emploierons à le censurer", a prévenu le vice-président du RN Sébastien Chenu sur Europe1/CNews.
"Nous sommes prêts, dans les prochains jours, à déposer une nouvelle motion de censure", a renchéri le coordinateur LFI Manuel Bompard sur BFMTV/RMC. "Mais comme on n'a pas des motions de censure de manière illimitée, nous ne sommes prêts à déposer cette motion que si on a une garantie qu'au moins les députés de gauche la votent", a-t-il ajouté, en visant les socialistes.
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Hors 49-3, chaque député ne peut signer que trois motions de censure par session parlementaire. Et, dans la configuration politique de l'Assemblée, une motion ne peut être adoptée que si le RN et la gauche, y compris une partie des socialistes, la votent.
"Un effort supplémentaire de 40 milliards d'euros"
Dimanche, le ministre de l'Économie Éric Lombard a estimé que la France va devoir réaliser "un effort supplémentaire de 40 milliards d'euros" l'an prochain, sous forme "essentiellement" d'économies, pour atteindre son objectif de déficit public de 4,6% du PIB en 2026.
François Bayrou a convoqué mardi une conférence sur les finances publiques pour sensibiliser les Français aux "pathologies" budgétaires de leur pays.
"C'est une marche très haute, mais nous n'avons pas le choix, c'est une affaire de souveraineté", a défendu le président du groupe Modem Marc Fesneau sur Public Sénat.
Cet objectif d'économies est vivement critiqué à gauche pour son impact sur la croissance déjà affaiblie par le contexte autour des droits de douane américains.
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"Cela ne sert à rien d'annoncer des objectifs dont on sait qu'on aura des difficultés à les atteindre, sauf à faire des impôts massifs ou des économies récessives", a jugé l'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve sur France 2.
"La fiabilité de la signature de la France, ça suppose qu'on fasse un effort, mais il faut que cet effort soit soutenable et calibré de telle manière à ne pas aboutir à une récession supplémentaire de celle résultant du contexte international", a-t-il ajouté.