Avec 62.539 places opérationnelles au 1er mars, la densité carcérale globale était de 131,7 % (contre 124,6 % au 1er mars 2024) et dépassait même les 200 % dans 15 établissements ou quartiers pénitentiaires.
La surpopulation carcérale, que personne ne conteste, est un mal endémique français et contraint plus de 4.580 détenus à dormir sur des matelas posés à même le sol.
La densité carcérale atteint 159,9 % en maison d'arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines.
Selon les données du ministère, 53.973 détenus étaient incarcérés au 1er mars dans un structure avec une densité supérieure à 120 % et 42.627 dans une structure avec une densité supérieure à 150 %.
La surpopulation carcérale inquiète
Surpopulation carcérale
Le seuil des 80.000 détenus a été franchi pour la première fois au 1er novembre 2024 (80.130). Il n'a cessé depuis de grimper sauf au 1er janvier où l'on avait enregistré un léger tassement (80.669 détenus contre 80.792 au 1er décembre), pas inhabituel à cette période de l'année.
Prisons : 78 969 détenus en France au 1er septembre, nouveau record
Parmi les personnes incarcérées au 1er mars, 21.649 sont des prévenus, en détention dans l'attente de leur jugement définitif.
Au total, 99.730 personnes étaient placées sous écrou au 1er mars, un nombre qui ne cesse aussi d'augmenter. Parmi elles, on compte 17.578 personnes non détenues faisant l'objet d'un placement sous bracelet électronique ou d'un placement à l'extérieur.
La France figure parmi les mauvais élèves en Europe en terme de surpopulation carcérale, en troisième position derrière Chypre et la Roumanie, selon une étude publiée en juin par le Conseil de l'Europe.
Pour tenter de désengorger les prisons, le garde des Sceaux Gérald Darmanin a récemment enjoint les procureurs et les directeurs de prison au "repérage" des détenus étrangers "éligibles" à une expulsion du territoire français pour qu'ils puissent purger leur peine dans leur pays.
"Plus de 19.000 détenus étrangers" sont incarcérés en France, selon le ministre. Parmi eux, environ deux tiers sont définitivement condamnés et pourraient être concernés par cette mesure, selon la Chancellerie.
M. Darmanin a également annoncé, à l'occasion d'un voyage à Londres, le lancement dans les semaines à venir d'un appel d'offres visant à la construction de nouvelles places de prison via des structures modulaires.
Cet appel d'offres s'inscrit dans l'objectif d'une construction de 15.000 places supplémentaires d'ici 2029.
Les prisons modulaires sont "plus rapides à construire et moins chères", a-t-il dit à la presse.
Il a toutefois indiqué que seuls certains détenus, les moins dangereux, pourront être mis dans ces prisons modulaires.