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Ce qu'il s'est passé dans le monde pour la journée du 8 mars

"Une égalité réelle, pas de pacotille": des centaines de milliers de personnes ont manifesté samedi dans le monde entier à l'occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes pour dire leur refus des inégalités persistantes et de la montée des discours "masculinistes".
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Voici une sélection d'événements notables:

FRANCE :


Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes du pays qui a inscrit en 2024 l'IVG dans sa Constitution. A Paris, où 120.000 personnes ont battu le pavé selon les organisateurs - et 47.000 selon les autorités -, Sabine, 49 ans, estime que la "lutte" continue. "Trump, les masculinistes, font beaucoup de bruit mais ils sont moins forts que nous", a assuré à l'AFP cette responsable d'une association professionnelle, accompagnée de son fils de sept ans.


Une brève action de "Femen" a marqué la manifestation: peintes de drapeaux américains, européens ou russes barrés d'une croix gammée, elles ont fait des saluts nazis en criant "Heil Trump", "Heil Meloni" ou encore "Heil Poutine" devant les caméras. Une "riposte féministe" à une "épidémie fasciste", selon elles.


Dans la soirée, la Tour Eiffel a arboré un message de soutien, en français, anglais, farsi et arabe, aux femmes afghanes.

ESPAGNE :


A Madrid, capitale de ce pays pionnier en Europe en matière de lutte contre les violences de genre, plus de 25.000 personnes ont manifesté sous une pluie battante afin de réclamer "une égalité réelle, pas de pacotille", comme l'a expliqué à l'AFP Rosa Munoz Alcala, 67 ans.


"On fait face à une offensive fasciste, ultra-réactionnaire, ultra-conservatrice, visant précisément à freiner toutes les conquêtes des droits qui ont été obtenues", s'est inquiété de son côté Marc Farré, professeur de 53 ans.

IRAN :


Prix Nobel de la Paix, la dissidente Narges Mohammadi s'est dit persuadée que les femmes allaient renverser le système islamique en Iran. "Les femmes se sont soulevées contre la République islamique de telle manière que le régime n'a plus le pouvoir de les réprimer", a indiqué samedi la militante de 52 ans dans une vidéo postée à l'occasion du 8-Mars.

En Iran, une femme arrache le turban d’un mollah pour l’utiliser comme hijab


"Je suis convaincue que, si la République islamique survit à une guerre, elle ne survivra pas face aux femmes", a ajouté, en référence apparente au risque de conflit entre l'Iran et Israël ou les Etats-Unis, Mme Mohammadi, libérée de prison en décembre.

UKRAINE :


A Kharkiv (nord-est), des femmes ont rendu hommage aux soldates ukrainiennes mortes dans les combats qui opposent depuis plus de trois ans l'armée ukrainienne aux forces russes.


"Nous n'avons qu'un seul jour pour en parler haut et fort, mais nous devons nous en souvenir tous les jours, car les femmes représentent la moitié de notre société et nous devons parler de ce qu'elles font, de ce qu'elles sont, de la manière dont elles protègent et de ce qu'elles font pour rendre notre pays libre et indépendant", a déclaré à l'AFP l'une des organisatrices, Iryna Lysykova, 54 ans.

TURQUIE :


A Istanbul, principale ville de ce pays musulman et conservateur, environ 3.000 personnes sont descendues dans les rues, près de la place Taksim, pour une marche féministe nocturne, en dépit de l'interdiction de manifester pour cette partie de la ville.


"Aujourd'hui, nous sommes ici pour rendre notre lutte visible, pour défendre nos vies contre la violence masculine", a déclaré Cigdem Ozdemir, psychologue de 27 ans.

Effet Matilda : et les femmes alors ?


Aucun affrontement avec la police n'a été signalé, malgré les importantes mesures de sécurité. "Environ 200 personnes" ont toutefois été arrêtées après que la marche se soit terminée dans le calme, selon les ONG organisatrices.

ALLEMAGNE :


A Berlin, plus de 10.000 personnes ont défilé dans les rues de la capitale. Parmi elles, Karoline Preisler dit avoir "la ferme conviction que les femmes devraient avoir les mêmes droits et les mêmes responsabilités". "Tant que nous n'y serons pas arrivés, il y aura de très bonnes raisons de descendre dans la rue", a expliqué la jeune femme à l'AFP.

VENEZUELA :


A Caracas, environ 150 manifestants, la plupart le visage dissimulé par crainte de représailles de la part des forces de sécurité qui surveillaient la manifestation, ont réclamé la libération de 121 "prisonnières politiques", dénonçant les "conditions inhumaines" de leur captivité.


Le nombre de femmes détenues pour des raisons politiques s'est multiplié au cours des opérations qui ont suivi les manifestations contre la réélection contestée du président Nicolás Maduro en juillet.

MEXIQUE :


Des milliers de manifestants ont investi le Paseo de la Reforma, l'une des principales avenues de la capitale du Mexique.


Les attentes sont grandes au Mexique pour des progrès sur les droits des femmes, avec l'arrivée à la présidence de Claudia Sheinbaum, première femme à gouverner le pays.


"C'est une femme, c'est une mère et maintenant c'est notre présidente. J'espère et j'ai confiance dans le fait qu'il y aura des avancées bien plus importantes pour nous en tant que femmes", a déclaré Norma Julissa García, une avocate de 52 ans.

ARGENTINE :


De nombreux rassemblements ont eu lieu en Argentine. Dans la capitale, Buenos Aires, les manifestants ont dénoncé la politique du président du pays, l'ultra-libéral Javier Milei. 


"Nous sommes face à un gouvernement très cruel, très impitoyable, qui n'arrête pas de retirer des droits, non seulement aux femmes mais à tout le peuple, et nous pensons que ce 8 mars, nous devons être dans la rue plus forts que jamais", a déclaré à l'AFP Monica Santino, membre de l'organisation féministe de football La Nuestra, de Buenos Aires.


Le gouvernement de M. Milei a publié à l'occasion du 8 mars une vidéo dans laquelle il s'est félicité d'avoir, depuis son arrivée au pouvoir, fermé le ministère des Affaires féminines et éliminé les services consacrés à la promotion des femmes dans les agences de l'Etat, pour lesquels, affirme-t-il, "des milliards et des milliards de pesos" étaient gaspillés.

Des dizaines de milliers de manifestants en France pour l'égalité femmes-hommes et contre le "masculinisme"

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