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Giorgia Meloni exclut de retirer la flamme tricolore du logo de son parti post-fasciste

La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a exclu vendredi de supprimer la flamme tricolore du logo de son parti, Fratelli d'Italia (FdI), malgré des appels au sein de son camp à remiser les oripeaux du fascisme.
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"Retirer la flamme du symbole (de FdI) n'a jamais été une question à l'ordre du jour", a déclaré Mme Meloni dans un entretien au quotidien de référence Il Corriere della Sera, qui l'interrogeait sur les récents propos d'un ministre en ce sens.

Selon Luca Ciriani, en charge des relations avec le Parlement dans le gouvernement ultraconservateur et membre de FdI, "le moment viendra d'éteindre la flamme".

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Un élément symbolique

"C'est un élément symbolique, et comme tant d'autres éléments symboliques, il connaîtra son apogée, même s'il ne sera jamais renié", a-t-il déclaré au journal Il Foglio fin novembre.

Dirigeante la plus à droite en Italie depuis 1945, Giorgia Meloni s'est efforcée de prendre ses distances avec l'héritage de son parti nationaliste, fondé en 2012 sur les cendres du Mouvement Social Italien (MSI) néo-fasciste.

Jeune militante en 1996, elle estimait que Benito Mussolini avait été "un bon politicien". Elle affirme aujourd'hui que les nostalgiques du fascisme "n'ont pas leur place" dans la vie politique italienne.

Ses opposants, comme désormais certains membres de FdI, réclament régulièrement le retrait de la flamme aux couleurs du drapeau italien (vert, blanc, rouge) dont s'était inspiré le Français Jean-Marie Le Pen à la création du Front national en 1972, devenu depuis le Rassemblement national (RN).

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Un hommage à Mussolini

Selon certains analystes, le socle du logo représente le tombeau de Benito Mussolini à Predappio (nord), ville natale du "Duce" où des dizaines de milliers de personnes visitent chaque année la crypte familiale.

La flamme a été intégrée au logo de FdI deux ans après sa fondation, en 2014.

Plusieurs hauts responsables de FdI ne font pas mystère de leur admiration pour le régime fasciste, qui a instauré des lois raciales en 1938 contre les juifs.

L'actuel président du Sénat Ignazio La Russa, ancien militant du Mouvement social italien (MSI) néo-fasciste et cofondateur de FdI, collectionne les bustes de Mussolini.

Fin décembre, le journal ultraconservateur Libero Quotidiano, dirigé par un ancien porte-parole du gouvernement Meloni, a publié à sa Une une photo de Mussolini en titrant : "L'homme de l'année" et en assumant la provocation dans un éditorial accusant la gauche d'instrumentaliser l'histoire à des fins politiques.

Plus de deux ans après l'arrivée de Giorgia Meloni à la tête de l'exécutif italien en octobre 2022, FdI reste le premier parti du pays et la cote de popularité de la dirigeante, bien qu'en baisse de 16 points depuis qu'elle est aux affaires, demeure élevée, à 42 % d'opinions favorables, selon un sondage Ipsos paru jeudi.

"Je n'ai rien fait dont je puisse avoir honte", a-t-elle dit au Corriere della Sera.

Si Mme Meloni fête ses trois ans aux manettes en octobre 2025, son gouvernement deviendra l'un des trois plus longs depuis l'après-guerre.

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