Il faut soigneusement choisir qui caricaturer et la dessinatrice du Washington Post Ann Telnaes l’a appris à ses dépends. Alors qu’elle a soumis son dessin de Jeff Bezos à la direction du Washington Post, média détenu par le milliardaire, celle-ci l’a rejeté. La caricature représente le milliardaire à genoux, devant Donald Trump, offrant une somme d’argent au futur président. Trois autres personnes effectuent le même geste à ses côtés : Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook ; Sam Altman, le patron de l'entreprise d'intelligence artificielle Open AI ; et Patrick Soon-Shiong, propriétaire du Los Angeles Times.
Un dessin problématique
Avec ce dessin, Ann Telnaes a souhaité critiquer “les patrons et milliardaires de la tech et des média qui font tout pour s’attirer les faveurs” du 47e président des Etats-Unis. Ann Telnaes a déploré sur son blog “n’avoir jamais eu un dessin rejeté jusqu’à présent”. En bas à droite du cartoon, la souris Mickey Mouse, qui détonne par ses couleurs dans un dessin globalement sombre, est représentée au sol, faisant référence au média ABC News détenu par la Walt Disney Company. La dessinatrice de presse, fidèle à ses principes et valeurs journalistiques, a décidé de quitter le média afin d’exercer pleinement sa profession.
Le Washington Post , un journal sous influence ?
David Shipley, le rédacteur en chef du Washington Post a réagi dans un communiqué. Il nie la version d’Ann Telnaes. Pour lui, si la caricature n’a pas été retenue, c’est uniquement parce que le sujet avait déjà été traité il y a peu. Il affirme “le seul parti pris était contre la répétition”. Le rédacteur en chef du Washington Post a aussi déclaré qu’il respectait la décision de la dessinatrice.
Aussi, lors des dernières élections présidentielles, en novembre 2024, le Washington Post avait déjà été épinglé concernant sa prétendue affiliation à Donald Trump. Pour la première fois depuis quarante ans, la rédaction avait reçu l’ordre émanant de Jeff Bezos de ne pas se prononcer en faveur d’un camp ou de l’autre. Le propriétaire du journal souhaitait alors protéger “l'impartialité et l’indépendance des médias classiques”.
Emmanuel Macron a décoré de la Légion d’honneur Jeff Bezos en toute discrétion.