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Nord : un an de sursis requis contre deux employées d'une crèche pour la mort d'un bébé en 2013

Un an d'emprisonnement avec sursis a été requis mercredi à l'encontre d'une ex-directrice et d'une ancienne employée d'une crèche près de Lille, où un nourrisson de quatre mois était mort par asphyxie, en position ventrale pendant sa sieste, en 2013.
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Le jugement sera rendu le 7 mai prochain.

Ce procès pour "homicide involontaire" s'était ouvert le 22 janvier en présence des deux prévenues, qui comparaissaient libres.

Mais l'audience avait dû être suspendue car l'ex-directrice de la crèche, qui avait pris une grande quantité de médicaments anxiolytiques, avait été évacuée par les pompiers.  

Le procès a repris mercredi en l'absence de cette prévenue âgée de 42 ans, "psychiquement incapable de supporter une audience", selon Me Catherine Lemaire, son avocate. 

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"Une accumulation de négligences et d'imprudences"

Le procureur Sébastien Piève a pointé lors de ses réquisitions "une accumulation de négligences et d'imprudences" de la part des deux prévenues lors du couchage et de la surveillance du dortoir des enfants, "une organisation qui se rapproche du flou artistique", selon lui. 

Le 1er octobre 2013 à 14h00, Tahina, un petit garçon de 4 mois, était découvert inanimé dans le dortoir de sa crèche municipale à Hellemmes, dans la banlieue lilloise.

Une expertise médicale a conclu que le bébé était mort d'asphyxie après avoir inhalé une régurgitation du lait qu'il avait bu juste avant sa sieste.

Les données relevées permettent "de penser que l'arrêt cardio-respiratoire s'est déroulé un bon moment avant la découverte de l'enfant, approximativement un peu avant 13h00", avait souligné en janvier la présidente du tribunal.

L'ex-puéricultrice avait reconnu en janvier avoir couché "l'enfant sur le ventre" pour sa sieste, malgré avoir appris lors de sa formation qu'il était recommandé de coucher les bébés sur le dos "pour éviter la mort subite du nourrisson". 

Cette prévenue de 36 ans a également déclaré qu'il n'y avait plus de tours de garde organisés dans le dortoir et que la surveillance des enfants se faisait en "regardant par la vitre" teintée et à l'écoute des pleurs, depuis la réorganisation du service. 

Or, "un regard au travers des vitres ne permet pas d'avoir une vue satisfaisante sur les lits", a estimé mercredi Me Laurence Bedossa, avocate des parties civiles.

Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe de leurs clientes. "Il y a toute une série de facteurs qui ont joué" dans le décès du nourrisson, a argumenté Me Julien Bensoussan, l'avocat de l'ancienne puéricultrice. 

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