Dans une vidéo, la belle-mère de Mohammed Wahid Mourad, du média en ligne saoudien Urdu News, raconte qu'une "vingtaine d'individus se sont introduits de force à leur domicile vers 02h00 du matin" (21h00 GMT).
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"Des représailles intolérables"
"Ils ont emmené M. Mourad illégalement, sans présenter de mandat" d'arrêt, ajoute Abida Nawaz, dont le gendre a par le passé critiqué la puissante armée, qui passe pour être impliquée autant en politique que dans l'économie nationale selon les experts.
Son avocate, Imaan Mazari, a saisi mercredi la Haute Cour d'Islamabad pour qu'elle se prononce sur une possible détention illégale.
Dans sa requête, consultée par l'AFP, elle indique que "des membres des agences de renseignement probablement" sont arrivés dans la nuit au domicile de M. Mourad à bord des pick-ups généralement utilisés par les redoutées agences de l'Etat.
"Le mode d'enlèvement est toujours le même", explique Me Mazari à l'AFP. "Les ravisseurs, leur façon de prendre d'assaut une maison au milieu de la nuit, tout cela indique clairement qui ils sont".
Mercredi, Reporters sans frontières (RSF) dénonçait "des représailles intolérables" à l'encontre des deux frères d'un journaliste pakistanais exilé aux États-Unis, Ahmed Noorani.
"Ils ont été enlevés - vraisemblablement par des agents du renseignement - après son enquête sur le chef de l'armée", affirmait l'ONG.
Au Pakistan, 152e sur 180 pays au classement de la liberté de la presse de RSF, les journalistes se plaignent de longue date de la pression croissante de l'Etat sur les médias traditionnels.
Si de nombreuses plateformes d'information sont passées en ligne, les restrictions sur les réseaux sociaux les ont suivies. YouTube et TikTok ont été bannis un temps et X est officiellement inaccessible.
La semaine dernière, un tribunal avait ouvert le procès de Farhan Mallick, fondateur du média en ligne Raftar, pour "vidéos hostiles à l'État".
Aux termes d'une récente loi, il risque jusqu'à trois ans de prison pour "désinformation en ligne".
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