C’est l’un des incidents les plus meurtriers au Soudan en plus d’un an et demi de guerre. Au moins 124 civils ont été tués et plus de 100 blessés par des paramilitaires, appelés “les Forces de soutien rapide”. Ces forces sont accusées de commettre des massacres et d’avoir assiégé des villages entiers dans la région au sud de Khartoum, la capitale.
Le pays a connu une dictature de 30 ans, celle d’Omar el-Béchir, renversé en 2019. Puis, en 2021, un régime de transition vers une démocratie se met en place, stoppé net par un coup d’État fomenté par deux généraux.
Mais depuis avril 2023, ces mêmes généraux s’affrontent dans une guerre sans merci : d’un côté, le général al-Burhan et les forces armées soudanaises, et de l’autre, le général Daglo, dit “Hemetti”, à la tête des Forces de soutien rapide.
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Des dizaines de milliers de morts
Depuis, les deux armées ont détruit la capitale soudanaise et une grande partie des infrastructures. En plus d’un an et demi, cette guerre a fait des dizaines de milliers de morts, les estimations allant de 20 000 à 150 000.
La plupart des victimes ne sont pas recensées et il est impossible de confirmer les bilans. Au moins 10,5 millions de personnes ont été déplacées de leur domicile, plus de 2,2 millions ont fui le Soudan vers les pays voisins comme le Tchad, selon les Nations unies. 80 % des hôpitaux ne fonctionnent pas.
Si les conditions de vie étaient déjà très difficiles avant le coup d’État, aujourd’hui, le pays est plus que jamais touché par la famine. Plus de la moitié de la population soudanaise, soit près de 26 millions de personnes, connaît une insécurité alimentaire aiguë.
Enfants descolarisés, violences sexuelles...
Plus de 19 millions d’enfants sont déscolarisés. Plusieurs ONG, comme Human Rights Watch, alertent aussi sur les violences à caractère ethnique et accusent le RSF de “nettoyage ethnique”.
Et les violences sexuelles envers les femmes ont augmenté à un rythme alarmant : des femmes et des filles auraient été enlevées, mariées de force, violées et détenues dans des conditions dégradantes proches de l'esclavage.
Actuellement, selon l'ONU, 2,7 milliards de dollars sont nécessaires pour venir en aide aux Soudanais. Mais la plupart sont coupés de l'aide humanitaire.
Le 18 octobre, une dizaine de pays, dont le Royaume-Uni, les États-Unis, la France et l'Allemagne, ont appelé les deux camps à assurer l'accès de l'aide humanitaire.
Doc : Kivu