Plusieurs personnes arrêtées en Suisse après l'utilisation d'une capsule d’aide au suicide

Alors que la ministre de la Santé suisse vient de juger la capsule d'aide au suicide Sarco pas conforme au droit, une Américaine de 64 ans l'a utilisée pour mettre fin à ses jours.
Crédit : THE LAST RESORT / AFP

Les faits reprochés se sont passés ce lundi, à Merishausen, une petite commune du nord-est de la Suisse. Dans une cabane de forêt, une femme américaine de 64 ans, qui aurait été atteinte d’une grave déficience immunitaire, a mis fin à ses jours, en utilisant la capsule Sarco.

Cette cabine, fabriquée aux Pays-Bas, a été créée par Philip Nitschke. Ce médecin et militant pro-euthanasie australien est célèbre pour avoir développé, dans les années 1990, la première machine permettant l’euthanasie, temporairement légale en Australie. Sarco est une sorte de sarcophage déplaçable, permettant le suicide sans l’aide d’un médecin ou d’une aide extérieure.

Concrètement, après un examen psychiatrique au préalable, une personne souhaitant se suicider doit s’allonger dans la capsule, répondre à plusieurs questions pour confirmer qu’elle est consciente de son geste, puis appuyer sur un bouton. De l’azote se propage alors dans la capsule et fait perdre connaissance à l’individu, puis l’asphyxie. La personne décède au bout d’environ cinq minutes.

Première utilisation

Ce lundi, c’était la toute première fois que cette cabine était utilisée. Or, dans la même journée, après avoir fait débat, Sarco a été jugée contraire au droit par la ministre de la Santé.

Si la loi suisse autorise le suicide assisté, Sarco ne peut pas être mise sur le marché parce qu’elle ne remplit pas les exigences de la législation sur la sécurité des produits, et elle contreviendrait à la loi sur les produits chimiques en utilisant de l’azote.

Alertées, les forces de l’ordre helvétiques ont donc arrêté ce mardi plusieurs personnes, et une procédure pénale a été ouverte pour incitation et assistance au suicide. La capsule utilisée a été saisie par les autorités, et le corps de la personne décédée a été transporté à l'institut médico-légal de Zurich pour y être autopsié.

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