800, c’est le nombre de matchs qui ne vont pas pouvoir se jouer ce week-end en Alsace, et qui devront être reprogrammés plus tard.
Cette décision, elle fait suite à une affaire qui date d’il y a quelques jours. Un arbitre bénévole a été menacé de mort en marge d’un match amateur à Strasbourg. Après plus de 10 ans de carrière, il a décidé de cesser son activité et de porter plainte.
Le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête, et des enregistrements vidéo sont en cours d’analyse.
Aucun arbitre ce week-end
La commission d'arbitrage du district d'Alsace a donc décidé de prendre une mesure exemplaire : aucun arbitre n'officiera pour les rencontres prévues ce week-end : “Face à la recrudescence des actes de violence à l’encontre des arbitres, la Commission de district d’arbitrage a décidé, après consultation de ses membres, d’exercer un droit de retrait les 4, 5 et 6 avril.”
L’Alsace n’est pas la première à décider d’une telle mesure. Les arbitres de Haute-Garonne, par exemple, ont décidé d’exercer leur droit de retrait fin mars pour des faits similaires.
Pour Philippe Durr, président de la commission d’arbitrage du district d’Alsace interrogé par l’Agence France Presse, la violence est présente même dans les plus hautes instances du foot.
Un arbitre de foot met un coup de pied au niveau du cou d'un membre de staff
Et chez les pros ?
En février, Pablo Longoria, président de l’Olympique de Marseille, avait taxé le championnat français de “championnat de merde”, contestant des décisions arbitrales, et avait écopé d’une suspension de 15 matchs. En mars, l’entraîneur de l’Olympique lyonnais, Paulo Fonseca, a contesté une décision arbitrale en hurlant au visage de l’arbitre, frôlant le tête contre tête avec l’arbitre, ce qui lui a valu neuf mois de suspension.
Des débordements qui, selon les responsables amateurs, montreraient le mauvais exemple.
D’ailleurs, les grèves pourraient aller encore plus loin, et tout le foot français, y compris la Ligue 1, pourrait être concerné.
C’est dans ce contexte tendu que le syndicat des arbitres du championnat professionnel a rencontré la ministre des Sports, Marie Barsacq, pour une discussion sur l’avenir des arbitres. Lors de cette rencontre, il a été décidé que les arbitres du championnat pro eux aussi exerceront leur droit de retrait en cas de débordement.
Une journée dans le quotidien de Rayan, arbitre de football amateur
