A Londres, les chefs d'état-major d'une trentaine de pays prêts à contribuer à des garanties de sécurité pour l'Ukraine se réunissent jeudi pour discuter d'un plan de maintien de la paix en cas de cessez-le-feu avec la Russie.
Le dossier ukrainien et celui de la défense européenne face à la menace russe figurent également au menu d'un sommet de l'UE à Bruxelles jeudi.
Lors de sa conversation téléphonique avec M. Trump, le président ukrainien a dit être prêt à suspendre les attaques sur les infrastructures civiles et énergétiques en Russie, après un engagement pris par Vladimir Poutine mardi d'épargner temporairement les sites énergétiques.
"L'une des premières étapes vers la fin de la guerre pourrait être de cesser les frappes sur les infrastructures énergétiques et autres infrastructures civiles. J'ai soutenu cette mesure et (...) nous sommes prêts à la mettre en oeuvre", a dit Volodymyr Zelensky sur X.
Il a aussi précisé que la conversation n'avait porté que sur "une centrale, qui est sous occupation russe", c'est-à-dire le grand site nucléaire de Zaporijjia dans le sud-est de l'Ukraine.
Du côté de Washington et en apparence au moins, le ton s'est nettement adouci par rapport à l'hostilité ouverte avec laquelle le président ukrainien avait été accueilli récemment par Donald Trump.
Le président américain a eu un appel téléphonique "fantastique" avec son homologue ukrainien, a affirmé la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.
M. Zelensky a parlé sur X d'un échange "positif, très substantiel et franc". Plus tard lors d'un point-presse, il a assuré n'avoir subi "aucune pression" de M. Trump pour lui arracher des concessions.
Trump dit avoir eu une "très bonne" conversation avec Zelensky
"Sur la bonne voie"
Un communiqué officiel américain insiste sur le fait que Volodymyr Zelensky, accusé d'ingratitude par certains alliés du président américain, avait plusieurs fois "remercié" Donald Trump pour son action.
"Je viens d'avoir un très bon appel avec le président de l'Ukraine Zelensky. (...) Nous sommes sur la bonne voie", a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.
Il n'a pas donné de détails sur sa surprenante et nouvelle proposition concernant les centrales ukrainiennes, cohérente toutefois avec la manière dont l'ancien promoteur immobilier aime aborder les affaires diplomatiques, c'est-à-dire comme des transactions commerciales.
"Le président Zelensky a demandé des systèmes de défense antiaérienne (...) et le président Trump a accepté de travailler avec lui pour voir ce qui était disponible, notamment en Europe", a encore dit Karoline Leavitt.
Elle a ajouté que "le partage de renseignements militaires pour la défense de l'Ukraine" allait "continuer".
Les Etats-Unis avaient temporairement suspendu l'aide militaire et le partage d'informations, le temps que Kiev accepte une proposition américaine de cessez-le-feu total de trente jours, à laquelle Donald Trump n'a pas pu rallier Vladimir Poutine.
La Russie et l'Ukraine ont par ailleurs annoncé avoir échangé 175 prisonniers de guerre de chaque camp.
Arabie saoudite
De nombreuses questions de fond restent en suspens après ces deux conversations menées par Donald Trump. Parmi elles : l'avenir de l'aide occidentale à l'Ukraine, dont Vladimir Poutine réclame l'arrêt, ou un éventuel "partage" territorial évoqué récemment par le président américain.
M. Zelensky a affirmé mercredi que le maître du Kremlin ne "voulait pas d'un cessez-le-feu" complet tant que les troupes ukrainiennes resteront dans la région russe de Koursk, dont elles ne contrôlent plus qu'une petite partie.
L'Ukraine a selon lui reçu "plusieurs" avions de chasse F-16 supplémentaires.
Des pourparlers doivent se tenir en Arabie saoudite dans les prochains jours.
L'objectif est d'arriver d'abord à une trêve étendue à la mer Noire, puis à un cessez-le-feu total, et enfin à des négociations de paix, une perspective qui reste lointaine.
A Londres, les chefs militaires d'une trentaine de pays soutenant l'Ukraine se réunissent jeudi pour discuter de la "phase opérationnelle" de leur plan de maintien de la paix en cas de cessez-le-feu.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'efforce avec le président français Emmanuel Macron de constituer une "coalition de pays volontaires" prêts à contribuer d'une façon ou d'une autre à ce plan.
Sur le terrain, la Russie a abattu 132 drones ukrainiens au-dessus de son territoire dans la nuit de mercredi à jeudi, a annoncé le ministère russe de la Défense.
Sur ce total, 54 drones ont été interceptés dans la région de Saratov, à environ 700 km au sud-est de Moscou. Le gouverneur régional, Roman Bousarguine, a fait état de deux blessés dans une frappe contre un hôpital à Engels, sur la rive est de la Volga.
A Kropyvnytsky, dans le centre de l'Ukraine, des drones russes ont frappé mercredi soir des immeubles résidentiels et fait huit blessés, dont un enfant, selon les services de secours.