Selon une décision de justice transmise à l'AFP par l'avocat Ferhat Güzel, l'assignation à résidence d'au moins 25 étudiants supplémentaires a aussi été levée par un tribunal d'Istanbul.
Les autorités turques, confrontées à une fronde d'une ampleur inédite depuis 2013, avaient annoncé le 27 mars avoir interpellé 1.879 personnes dans plusieurs villes du pays. Aucun autre chiffre n'a été communiqué depuis.
Selon le principal parti de l'opposition turque et plusieurs avocats, plus de 300 étudiants ont été placés en détention provisoire après leur arrestation.
"Je suis très heureuse, comme toutes les mères. Nous avons vécu des jours très difficiles", a confié par téléphone à l'AFP Turkan Ucar, la mère d'un étudiant détenu depuis fin mars qui se dirigeait jeudi après-midi vers la prison de Silivri, située en lisière d'Istanbul.
Turquie : le premier parti d'opposition convoque son grand rassemblement
Lutte constante pour libérer les jeunes
Dans la foulée de l'arrestation du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan, les autorités avaient interdit temporairement les manifestations à Istanbul, Ankara et Izmir, les trois principales villes du pays, où des centaines de milliers de personnes sont tout de même descendues dans les rues.
Les manifestations, qui avaient été interrompues par les fêtes de fin du ramadan et la fermeture des universités, ont repris mardi à Istanbul et Ankara.
Mercredi soir, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées devant une mairie d'un arrondissement d'Istanbul dont le maire a été arrêté et incarcéré en même temps que M. Imamoglu.
Le Parti républicain du peuple (CHP), première force d'opposition, a également appelé à des grands rassemblements chaque week-end dans différentes villes du pays.
"Notre lutte continuera jusqu'à ce que tous nos jeunes soient libérés", a écrit jeudi sur X Özgür Özel, le chef du CHP, qui réclame aussi la libération de M. Imamoglu, incarcéré pour "corruption", et l'organisation d'élections anticipées.
L'incarcération du maire d'Istanbul est une atteinte grave à la démocratie, déplore la France