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Ubisoft : le procès des trois ex-hauts cadres renvoyé à début juin

Humiliations, films pornos dans l'open space ... Le tribunal correctionnel de Bobigny a ordonné lundi le renvoi à début juin du procès pour harcèlement moral et sexuel de trois anciens hauts cadres du géant français des jeux vidéo Ubisoft.
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Ce renvoi a été réclamé par des avocats des parties civiles et de la défense qui estimaient n'avoir eu accès que très tardivement à l'ensemble du dossier.

Serge Hascoët, ancien directeur créatif et numéro 2 du groupe, Thomas François, ancien vice-président du service éditorial et Guillaume Patrux, ancien "game director", répondront donc du 2 au 6 juin à la justice des accusations de harcèlement systémique qu'ils auraient exercé sur leurs employés pendant près d'une décennie.

A la suite d'une vague de témoignages anonymes sur Twitter (aujourd'hui X), le scandale éclate au grand jour grâce à des enquêtes publiées dans Libération et Numérama en juillet 2020.


Dans la foulée, Serge Hascoët, directeur créatif et numéro 2 du groupe, démissionne. Thomas François et Guillaume Patrux sont eux licenciés pour faute grave.


Thomas dit "Tommy" François concentre contre lui le plus de témoignages accablants qui révèlent une attitude inappropriée au sein des locaux du géant français de la tech, situés à Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Des films pornographiques dans l'open-space


Agé de 38 à 46 ans sur la période de prévention retenue par la justice, celui qui est alors vice-président du service éditorial d'Ubisoft aurait eu pour habitude de diffuser des films pornographiques dans l'open-space, de commenter publiquement le physique des employées qu'il insultait de façon régulière. 


Humiliations publiques et actes analogues à du bizutage comme quotidien: l'homme pouvait autant s'amuser à ligoter une employée à une chaise qu'à lui barbouiller le visage de feutre.


Outre ces accusations de harcèlement sexuel et moral, il est poursuivi pour tentative d'agression sexuelle ayant voulu, lors d'une fête de Noël, embrasser de force une jeune employée, maintenue par d'autres collègues.


Car Tommy François incitait "ses subordonnés à agir de même, usant notamment à cette fin de son aura et de sa position hiérarchique élevée au sein de la société", selon un rapport d'enquête consulté par l'AFP.

Comportements libidineux


Accusé de comportements libidineux et de questions intrusives de nature sexuelle, Serge Hascouët est par ailleurs accusé de commentaires et actes racistes.


Après les attentats de 2015, il aurait demandé à une employée de confession musulmane si elle adhérait aux idées du groupe Etat islamique. 


Cette assistante de direction pouvait retrouver des images de sandwich au bacon en fond d'écran de son ordinateur, de la nourriture déposée sur son bureau pendant le mois du ramadan. 


Troisième prévenu dans ce procès, l'ancien "game director" Guillaume Patrux, 39 ans, est lui renvoyé pour harcèlement moral. 


Des dizaines de témoins ont été entendus lors de l'enquête mais "un grand nombre renonçait à déposer plainte par crainte des réactions du milieu du jeu vidéo", selon le rapport dont l'AFP a eu connaissance.

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