"Sept ans après #MeToo, force est de constater la persistance des faits de violences sexistes et sexuelles (VSS) sous relation d'autorité ou de pouvoir", souligne ce rapport publié à l'issue d'une mission lancée en mars qui les qualifie de "fléau".
Confiée à six personnalités (la haute fonctionnaire Christine Abrossimov, la secrétaire générale de l'Association nationale des DRH Christine Caldeira, l'ex-joueuse de tennis Angélique Cauchy, l'ex-sénatrice Bariza Khiari, la gynécologue Marie-France Olieric et l'avocate Rachel-Flore Pardo), cette mission visait à s'attaquer au "chiffre noir" des VSS "non encore signalées".
Elle ciblait l'entreprise mais aussi le sport, la santé, les institutions politiques, la fonction publique ou la culture, selon leur lettre de mission signée par six ministres (Travail, Culture, Justice, Fonction publique, Sports et Égalité entre les femmes et les hommes).
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41 recommandations, dont "15 recommandations prioritaires dans le monde du travail"
"Il faut désormais s'attaquer à toutes les VSS qui, facilitées par des rapports d'autorité ou de pouvoir encore trop déséquilibrés entre les femmes et les hommes, apparaissent dans tous les milieux (cinéma, hôpital, politique, sport, travail…)", conclut-elle, indiquant que "le sexisme, l'emprise se nichent de façon insidieuse dans certaines relations de pouvoir".
Le rapport fait ainsi 41 recommandations, dont "15 recommandations prioritaires dans le monde du travail" et dix dans les domaines particuliers de la santé, de la culture, du sport et des institutions politiques. Il appelle par ailleurs à "lancer un Grenelle des violences sexistes et sexuelles".
Parmi ses recommandations, il propose notamment d'"étendre la conditionnalité des aides publiques (État-collectivités publiques) dans tous les secteurs, y compris les partis politiques, à la mise en œuvre effective de mesures de prévention des violences sexistes et sexuelles (formation, communication…)".
Il suggère aussi de "créer un label +Agir contre les violences sexistes et sexuelles+ pour distinguer les structures qui mettent en œuvre des outils de formation et de prévention adaptés". Ou de "confier à un organisme indépendant la certification et le contrôle des organismes de formation" sur les VSS.
Pour mieux repérer ces violences, la mission veut aussi "généraliser les structures d'écoute et de signalement". Et pour les sanctionner, entre autres "inciter et mieux accompagner les organisations dans la réalisation d'enquêtes internes".
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