Une femme décède d'une méningite aiguë après plusieurs appels aux secours, qui lui ont conseillé de boire “de l’eau avec du sucre”

Malgré de nombreux appels au SAMU, une jeune femme de 25 ans a été prise en charge trop tardivement et est décédée d'une méningite aiguë
Crédit : biotechnose / Pixabay

Le 15 octobre 2024, une jeune femme, juriste, âgée de 25 ans, souffre de fièvre et de vomissements. Elle s’est évanouie, et a même eu du sang dans ses selles. Elle prévient sa meilleure amie vers 14h, qui arrive chez elle à 15h11, d’après son témoignage dans le journal local Actu Métropolitain.

Quatre minutes plus tard, face à l’état inquiétant de son amie, cette dernière passe son premier appel aux services du SAMU.

Son corps “lui brûle de l’intérieur” et sa main droite est raide.

“L’opérateur ou le médecin de garde m’a demandé de la lui passer au téléphone. Elle a confirmé que son état était insupportable, (...) réclamant de la morphine. On lui a rétorqué d’une voix autoritaire : calmez-vous madame, buvez de l’eau avec du sucre et ça ira.”

L’homme au bout du fil leur conseille de s’orienter vers SOS Médecin. Sa meilleure amie explique qu’elle n’a pas de véhicule, et que la juriste ne peut plus bouger de son lit. L’interlocuteur lui aurait alors répondu de “se débrouiller”, en leur donnant l’adresse de SOS Médecins.

L’état de la malade ne fait qu’empirer, elle est complètement paralysée. 30 minutes plus tard, à 15h45, son amie rappelle le SAMU, qui lui propose de prendre de la Ventoline pour ses difficultés respiratoires.  

Après un autre appel au 18, un pompier leur conseille cette fois “de lui donner un médicament pour atténuer les douleurs, de lui passer la main sous l’eau et de lui faire prendre une douche chaude”.  

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Plainte pour "“non-assistance à personne en danger”

Alors qu’elle tente de suivre ces recommandations, elle constate d’étranges tâches sur le corps de la juriste. Elle trouve alors un ami véhiculé pour les emmener aux urgences. Il est 16h56 quand ils la transportent à l’hôpital, mais la malade perd connaissance sur le trajet.

Elle est prise en charge 30 minutes plus tard, mais les médecins ne parviennent pas à la réanimer.

L’autopsie a révélé que la jeune femme a succcombé d’une méningite aigue foudroyante, une “maladie grave transmissible”, prise en charge trop tardivement.

Le parquet de Montpellier a ouvert une enquête, et sa famille a porté plainte pour “non-assistance à personne en danger”.

L’Agence régionale de santé et le CHU de Montpellier ont eux aussi ouvert une mission d’inspection.

Le régulateur du 15 qui avait géré les appels a été suspendu jeudi dernier à titre conservatoire par sa direction.

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