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C'est quoi la Booty Therapy ?

Pour elle, le twerk est un moyen d'exorciser ses traumas. A Paris, Maïmouna Coulibaly enseigne la Booty Therapy. Elle raconte sa démarche.
Publié le
01
/
12
/
2021

La Booty Therapy créée en 1996


“Chaque chorégraphie où je suis là, où je bouge mon bassin comme ça, et puis je souris, et puis je saute, et puis pam ! Et puis tah ! Eh ben c’est un trauma que je revisite”. Maïmouna Rouge Coulibaly est chorégraphe et créatrice de la Booty Therapy. En salle ou dans la rue, elle fait bouger le corps des femmes et surtout leurs fesses. “Pour moi, c’est super important qu’on puisse remettre le corps de la femme dans l’espace public. J’ai besoin qu’on soit représentées dans la rue et de façon différente, avec nos corps, avec nos fesses. On est dehors, on peut ouvrir les jambes comme ça, on peut être à quatre pattes et puis on peut shaker. On est en train de se faire l’amour à soi-même. Et ça fait du bien”.
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Le concept de la Booty Therapy lui est venu “sans qu’elle s’en rende compte”. “Je considère que je travaille dessus depuis le premier cours que j’ai pu donner en 1996. Petit à petit, j’ai commencé à mettre ça dans mes cours et je voyais le changement dans les visages des filles et je me disais "mais c’est trop bon ça ! Il faut qu’on continue !" Pour lui, c’est une “vraie philosophie, et pas juste des mouvements physiques qu’on peut faire”. C’est également un moyen d’extérioriser ses traumatismes personnels. “J’ai subi énormément de violences. Dans les violences que j’ai pu subir, il y en a beaucoup qui ont été dans ma chair comme l’excision, les viols, les coups que j’ai pu recevoir et des violences psychologiques” confie la jeune femme.
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“Notre démarche, elle est politique surtout quand on va faire des flash-mobs”


“Ce qu’on dit aussi dans le yoga, c’est que le bassin, c’est notre deuxième cerveau et que c’est le centre des émotions. Tous ces traumas, je suis allée les ranger au niveau de mon bassin quelque part. Les traumas, on a besoin de les libérer un par un pour que cette puissance continue à exister et pour qu’on soit là” explique la chorégraphe. La Booty Therapy est inspirée des danses traditionnelles africaines, notamment du Mapouka, une danse originaire de Côte d’Ivoire. “À la base, c’est une danse traditionnelle de transe. Cette danse-là, qui est le twerk, le fait de trembler ses fesses, permettait de célébrer et de prier la déesse de la fertilité”.
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“Notre démarche, elle est politique surtout quand on va faire des flash-mobs. Quand on arrive aux journées dédiées aux femmes, dédiées aux violences sexuelles et sexistes, on a ce besoin d’aller dans la rue, de se montrer et d’inspirer aussi d’autres femmes et de leur montrer à quel point elles peuvent être… libres ! À quel point elles peuvent aller en dehors de leur zone de confort” ajoute la chorégraphe.
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