Cannes 2024 : Catherine Deneuve discute avec Augustin Trapenard

"Ah non, moi, je pleurniche pas trop." Dans "Marcello Mio", le film de Christophe Honoré présenté à #Cannes2024, elle joue son propre rôle et revisite sa vie aux côtés de sa fille Chiara Mastroianni. Sa liberté de parole, l'autodérision, le cinéma italien... Catherine Deneuve discute avec Augustin Trapenard.
Publié le
27/5/2024
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Catherine Deneuve explique : "Ah non, moi je ne pleurniche pas trop. Ça, c'est vraiment un truc très énervant quand les actrices sont trop bouleversées dans la vie. Parce que souvent, on sent l'émotion, vraiment. Quand on sent vraiment l'émotion, ça me touche beaucoup. Mais comme c'est trop souvent et que ça revient souvent, c'est vrai que ça ne me touche pas beaucoup. C'est-à-dire qu'on n'y croit plus. Oui, même pas seulement ça, c'est un peu gênant quand même. C'est se protéger aussi un peu. Il faut se protéger aussi”. 

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Catherine Deneuve affirme qu'elle n'aime pas trop se livrer personnellement lors des interviews, préférant se concentrer sur le film. Elle explique qu'elle se protège de ce type de questions qui peuvent être trop intimes à son goût : “On a tendance à vous poser beaucoup trop de questions personnelles sur ces sentiments et sur tout ça. Et moi, je me protège beaucoup de ça depuis très très longtemps quand même."


"Marcello Mastroianni, c'était du temps"


Augustin Trapenard déclare : "Vous savez ce qui me fait le plus rire chez vous ? C'est votre liberté de parole en fait." Catherine Deneuve répond : "Oui, ça c'est vrai, mais des fois ça va être un petit peu trop quand même”. Le journaliste demande : “Vous-même, vous vous censurez un peu parfois ou pas ?” Elle répond : “Malheureusement, c'est toujours un peu trop tard." L'actrice reconnaît que sa liberté de parole peut parfois aller trop loin, tout en soulignant que son interlocuteur n'est pas toujours non plus totalement libre dans ses propos.

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Catherine Deneuve explique ce que représentait Marcello Mastroianni pour elle. Pour elle, Marcello Mastroianni incarnait un cinéma italien d'une autre époque, plus posé et contemplatif, à l'opposé du rythme effréné du cinéma actuel : "Il incarnait vraiment le cinéma italien à cette époque qui était vraiment très particulière et des grands cinéastes aussi. Je ne dis pas qu'ils sont petits maintenant, mais tout a beaucoup changé. Tout a beaucoup changé, c'est une autre façon de filmer, c'est des caméras qui arrivent de très près, on tourne beaucoup, on enchaîne. C'est autre chose, on n'a pas du tout le même recul, le même temps, on n'a plus le temps. Vous voyez ici. Partout, ici, tout le temps, tout le monde est pressé. Mastroianni, c'était du temps." 


"J'aime beaucoup les films où (Marcello Mastroianni) est vraiment lui-même"


Les films qu’elle préfère de celui qui a été son conjoint ? L’actrice française confie : "Il faudrait que je revoie les films, il y a beaucoup de films de lui que j'aime énormément. J'aime beaucoup les films où il est vraiment lui-même, en dérision de lui-même, comme Divorce à l'italienne. Enfin vraiment c'est vraiment... Il faudrait que je revoie les films, beaucoup de choses sûrement."


Catherine Deneuve confie son étonnement lorsqu'elle a vu sa fille Chiara Mastroianni arborer la même moustache et la même coupe de cheveux que son père Marcello : "C'était très... Et c'était assez étonnant. Donc oui, j'étais troublée par... Je l'avais vue, je l'ai vue aux répétitions, j'ai vu ses histoires de moustache, on en a parlé, tout ça, mais oui, c'était assez étonnant.”. Enfin, quand le journaliste Augustin Trapenard demande ce que Catherine Deneuve pense que Chiara a hérité de son père, elle répond l'humour et le sens de la dérision de son père : "Je pense l'humour et le sens de la dérision, oui”. Et d’elle, sa mère ? “La rapidité, dans la façon de parler. Et puis elle est assez vive, oui, très vive".

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