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Covid-19 : un spectacle de la soprano Pretty Yende disponible gratuitement grâce à l'Opéra de Paris

Le 17 mars, à partir de 19h30, il sera possible de visionner gratuitement de grands classiques de l’Opéra de Paris… dont Manon de Jules Massenet, avec Pretty Yende. Retour sur son parcours.
Publié le
01
/
03
/
2020

Du township à l’opéra, l’histoire incroyable de Pretty Yende


La soprano sud-africaine est l’une des seules chanteuses d’opéra noires à avoir joué à l’Opéra de Paris, au Metropolitan Opera de New York er au Royal Opera House de Londres.


La soprano sud-africaine Pretty Yende est l’une des rares chanteuses d’opéra noires à avoir joué à l’Opéra de Paris, au Metropolitan Opera de New York et au Royal Opera House de Londres. Cet art, c’est en regardant une publicité à la télévision qu’elle l’a découvert. En 2010, elle intègre la formation de l’Académie de la Scala de Milan. Rencontre.


« J’ai été touchée par quelque chose de plus grand que moi »


Je chantais à l'église. Je savais que j'avais une voix, je savais que si quelqu'un pouvait m'apprendre, je pourrais chanter. Mais là, c'était différent. J'étais une enfant heureuse et aimée, et, vous savez, j'ai été touchée par quelque chose de plus grand que moi, et je ne m'y attendais pas.


L’opéra, je ne savais même pas que ça avait un nom. Et puis je me suis demandé si c'était humainement possible. Parce que ça semblait vraiment surnaturel. Je ne pouvais pas imaginer qu'une voix humaine puisse faire ça ou que ça puisse susciter de telles sensations. Ça va au-delà de ce que je connais, de ce que je peux toucher, de ce qu'on peut voir. Ça va là où mon âme et ton âme se rencontrent. 


« J'ai vraiment commencé à être une soprano soliste à l’âge de cinq ans »


 
La musique était vraiment un élément très important dans ma famille. Chaque soir, après le dîner à la maison, il y avait de la musique. Et je me souviens très, très bien de ma grand-mère qui m'apprenait des chants d’église quand j'avais 5 ans. Donc j'ai vraiment commencé à être une soprano soliste à l’âge de 5 ans.    
 
J’étais la première Noire au théâtre, et je savais que c’était nouveau. Me connaître a mis tout le monde à l’aise, parce qu’on apprenait tous d’une nouvelle expérience. Dès que j’ai commencé à chanter, tout le monde a compris qu’on était faits pour s’entendre. Et je pense que c’est là, la beauté de la musique, parce que quelque part, ça apprend au monde que beaucoup d’harmonies différentes peuvent oeuvrer ensemble pour produire quelque chose de magique.


« J’ai été perçue comme un modèle, mais ce n’était pas intentionnel »


  
J’ai chanté deux ou trois fois à Paris, et sur la réaction du public, je n’ai pas de mots. Ils ont surpassé mes attentes. Quand je suis à New York, je ne me sens pas comme une chanteuse d’opéra, comme si je n'étais pas en train de chanter de l’opéra. C’est comme si le public était en train de regarder un film, ils sont tellement investis. Vous savez, ils rient, ils… Ils sont dans le moment. On a des réactions inattendues pendant les spectacles.
 
J’ai été perçue comme un modèle, mais ce n’était pas intentionnel. J'ai simplement cherché à créer cette magie, et ça continue d’être mon but. Je ne savais pas qu'au même moment, mon pays me considérait comme l’une des personnes d’Afrique du Sud ayant le plus réussi dans l’opéra.