Magma, revue d'art, par Paul Olivennes – Brut Book

"Le défi, c'est d'offrir une expérience singulière de contact avec une œuvre d'art." BRUT BOOK. À 26 ans, Paul Olivennes est le directeur de la création et le rédacteur en chef de Magma, une nouvelle revue d'art qui mise, en 2023, sur le papier plutôt que sur le tout numérique. Pour Brut, il explique sa démarche.
Publié le
22/10/2023
Contenu en partenariat avec une marque

Paul Olivennes a 26 ans. Il vient de faire paraître Magma, une nouvelle revue artistique et littéraire. “Toute l’idée c'est d'essayer de faire voir le travail des artistes d'une façon singulière, différente de ce à quoi on est habitué généralement. Et aujourd'hui, c'est une publication imprimée. J'espère que demain, ce sera des expositions ou même des formats audiovisuels. Voilà, je pense que le défi, c'est moins, disons, les gens à qui ça s'adresse que de leur offrir une vraie expérience singulière de contact avec une œuvre d’art. Si on a réussi à faire ça, je suis très content” explique le directeur de la création et rédacteur en chef de Magma. Dans ce magazine, “il n’y a pas de journalistes, pas de spécialistes, pas de critiques d'œuvres d’art, pas de discours sur l’actualité de l’art non plus. On ne met pas de discours sur le discours”. L’idée est de proposer une nouvelle expérience aux lecteurs liée à l’art et à la littérature. 

Sauvage de Julia Kerninon — Brut Book


Quand on vit avec un objet, quel qu'il soit, on a une tendresse pour lui


Le magazine se compose de grandes pages. “C'est un format de 24 centimètres par 34, donc c'est quand même assez assez conséquent” commente Paul Olivennes. Contrairement à “l’instantanéité de l’écran” et au fait qu’on soit “abreuvés et abondés par des images, des textes, des news, des notifications”, le livre permet d’appréhender la lecture selon une “dimension temporelle” qui est tout autre : avec un livre, “on peut y revenir, on n'est pas obligé de le consommer immédiatement. On peut s'arrêter, le reprendre, y revenir, regarder les inserts, les refermer, repenser à une chose dont on se souvient dans un des textes, dans une série de photographies, et surtout l'avoir, c'est-à-dire l'avoir chez soi, l'avoir dans une bibliothèque, l'avoir sur une table basse, de l'avoir comme un objet... Je pense qu'on fait tous l'expérience du fait que quand on vit avec un objet, quel qu'il soit, on a une tendresse pour lui”.

Brut Book — Submersion par Bruno Patino


Sophie Calle, Erri de Luca, Luigi Ghirri, India Mahdavi, Claude Nori, Agnès Varda… De nombreux artistes sont présents dans le premier numéro de Magma. Aux côtés de textes, dessins et photographies, le magazine papier, imprimé en édition limitée à 2000 exemplaires, inclut également un disque un peu particulier. Le disque a été gravé sur une radiographie médicale. “Il y a toute une tradition soviétique des mouvements de jeunesse un peu underground qui passaient des disques vinyles en contrebande grâce à cette technique. Chaque vinyle ou chaque radiographie est différente puisqu'on a utilisé plus de 3000 radiographies. Ici, en l'occurrence, c'est un thorax. Et ça se lit sur une platine” déclare Paul Olivennes. L'œuvre est signée Andra Ursuta, “une sculptrice américaine d'origine roumaine, peu connue en France mais très connue aux Etats-Unis et qui a grandi en Roumanie sous Ceaușescu”.

Brut book : Lilia Hassaine et son nouveau roman, Panorama