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Une île, un habitant, une boulangerie

Une île, un habitant, une boulangerie. On est bien en France, au beau milieu de la France même, sur le lac de Vassivière. Benoît y est boulanger et avec son four datant de 1780, il régale les habitants du coin, les touristes, les curieux… toujours avec le sourire. Brut au plateau de Millevaches 1/4
Publié le
04
/
09
/
2023

Bienvenue à La Pierre à pain, l’une des boulangeries les plus isolées de France


Au milieu du lac de Vassivière, à presque 700 mètres d’altitude, se trouve une île et sur cette île se trouve Benoît Brissot, boulanger à La Pierre à pain, comprenant un four traditionnel datant de 1780. Sur cette île avec un tour de cinq kilomètres, cet homme est le seul habitant de ce lieu et pour aller jusqu’à sa boulangerie, il faut parcourir deux kilomètres. Résident ici depuis 10 ans, il installe sur cette terre pour faire vivre le four, au départ une fois par semaine. “J'avais vraiment un projet de faire une boulangerie, parce que j'avais aussi envie de pratiquer tous les jours sur ce type de four. C'était une réflexion sur l'énergie. C'était être maître de son énergie. Il y a toute une technique pour le chauffer. En fait, je me sens plus créateur, artiste, avec un four comme ça.” 

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Si travailler sur une île au départ semble poser certains problèmes de fréquentations, le boulanger explique que la boutique a très rapidement marché. “Il y a pas tant de pains que ça autour du lac, et puis, je ne sais pas, les gens, ça leur raconte une histoire. Et ceux qui aiment cette histoire, ils ont juste à revenir acheter du pain et ils auront à nouveau cette histoire. Après, le soir, je m'ennuie un peu. Heureusement que je vois du monde dans la journée. C'est vraiment incroyablement calme, le soir. On se prendrait pour Robinson Crusoé. Alors qu'en journée, il y a un monde fou, et à 18h, c’est comme si l'île se refermait, comme si ses pétales se refermaient sur elle, et ça devient mon lieu. J'ai l'impression que c'est ma petite île.”

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“Pas mal d’artistes sont venus m’influencer”


Benoît Brissot explique que près de 30 % de ses clients sont surpris de découvrir une boulangerie sur l’île. “C’est complètement inattendu. Surtout, souvent, ils croisent plein de gens avec du pain, c'est comme une espèce de jeu de piste. Et à un moment, ils trouvent les origines du pain. C'est touchant, parce que les représentations des gens, c'est que ça ne peut pas marcher, ici, une boulangerie, c'est que c'est impossible qu'on puisse faire du pain et le vendre sur cette île déserte. Alors que dans la réalité, j'ai plutôt du mal à fournir.” 

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A la venue de chaque nouveau client, il explique son projet. “C'est comme si un boulanger, tous les jours, devait expliquer à tous ses clients pourquoi il a ouvert sa boulangerie, qu'est-ce qu'il a fait comme pain. Et moi, c'est vraiment mon quotidien. Mon travail, c'est ça.” De temps à autre, Benoît Brissot reçoit de la visite sur son île, grâce à une résidence d’artistes avec laquelle il est voisin. “Il y a pas mal d'artistes qui sont venus m'influencer, essayer de révéler des choses en moi, des choses dans le pain, m'accompagner pour mieux en parler, pour mieux comprendre. Et maintenant, j'ai un regard complètement différent sur le pain, c'est vraiment un objet qui se transforme.”, ajoute-t-il. 

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Sa boulangerie fonctionne à plein régime de mai à septembre. L’hiver, Benoît Brissot réalise une autre activité, il est scénographe. “J'essaie d'être un boulanger sérieux, de vraiment m'intéresser à mon métier, mais c'est vraiment l'autre facette qui me captive, qui me stimule, qui me rend très heureux d'être ici. Cette facette, c’est de la création, l’interaction, le fait d'interpeller. C'est assez dur de mettre des mots sur cette partie, c'est vraiment propre à l'île. C'est comme l'identité de l'île. C’est la force de l’île.”

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