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Comment aider un proche qui souffre de dépression à en sortir
Trois conseils pour aider un proche qui souffre de dépression
Ne pas trop secouer, aider à sortir… Les conseils du psychiatre Christophe André pour aider un proche dépressif.
En France, près d'une personne sur cinq a souffert ou souffrira d'une dépression au cours de sa vie. Voici les conseils du psychiatre Christophe André pour aider un proche à sortir de la dépression.
Savoir écouter
Lorsqu'on a un proche qui souffre de maladie dépressive, on navigue entre deux écueils : trop l'écouter et trop le secouer. Bien sûr, il faut écouter la personne dépressive parce que c'est important qu'elle puisse raconter toutes les souffrances qu'elle ressent. Donc écouter et comprendre cette souffrance est important. Mais il ne faut pas l'écouter au point d'adhérer à sa vision du monde.
La personne déprimée, elle pense qu'elle ne guérira pas, que c'est foutu, que c'est de sa faute ou de la faute de je ne sais quoi. Enfin, elle a une vision du monde un peu toxique pour elle-même et c'est important de ne pas absorber cette vision du monde. Donc, on écoute, on soutient, on encourage, on montre qu'on est là, mais on ne se laisse pas aspirer soi-même dans la dépression.
Savoir motiver
Ne pas agresser la personne en lui disant : « Bouge-toi, secoue-toi. » Elle ne peut pas. Si elle est déprimée, elle a beaucoup de mal à se bouger ou elle peut le faire un tout petit peu et puis tout va se casser la figure rapidement. Mais pour autant, sans aller jusqu'à la secouer, c'est important de la stimuler.
Une des manières d'aider les personnes déprimées, c'est de leur proposer de se bouger, mais de les accompagner. C'est leur dire que finalement, entre une heure passée dans le canapé à regarder des vidéos ou des écrans et une heure à marcher dans la forêt, dans le premier cas, ils aggravent leur dépression, et dans le deuxième cas, ils améliorent leur état.
Penser au long terme
Le problème qu'ont les personnes déprimées lorsqu'on leur propose de les accompagner dans des activités agréables, c'est que ça ne leur fera pas plaisir. Elles vont vous dire : « Ouais, mais je ne me sens pas mieux après l'avoir fait. » Et c'est vrai à court terme. Mais à long terme, répéter ces efforts va les aider. On doit leur dire : « On ne fait pas ça pour que tu te sentes mieux d'un coup de baguette magique. »
Dans ce cercle vicieux de la dépression, moins j'en fais et plus je me dévalorise, et plus ça me déprime de n'être capable de ne rien faire. Plus ça me déprime, moins j'ai envie de faire des choses. Je suis démotivé, je pense que ça ne servira à rien... Donc l'entourage peut aider la personne déprimée à interrompre, à casser ce rythme, parce que toute seule, elle a du mal.