Ils surfent pour dépasser leurs angoisses

"Dans l'eau on se sent libre, les angoisses disparaissent, ça fait vraiment du bien." Ils sont atteints de schizophrénie, de bipolarité, de troubles graves de la personnalité… mais une fois dans l'eau, seul le plaisir compte. Une fois par semaine, ces patients en psychiatrie partent surfer sur la plage de Carcans. L'occasion de "se relaxer, se lâcher, se vider l'esprit". On est allé prendre quelques vagues avec Markus, Anaïs, Patrick. 🌊
Publié le
12/7/2024
Contenu en partenariat avec une marque

Ils sont atteints de schizophrénie, de bipolarité, de troubles graves de la personnalité… mais une fois dans l'eau, seul le plaisir compte. Une fois par semaine, ces patients en psychiatrie partent surfer sur la plage de Carcans. L'occasion de "se relaxer, se lâcher, se vider l'esprit". On est allé prendre quelques vagues avec Markus, Anaïs, Patrick.


Une activité thérapeutique cocréée par des soignants


"L'activité 'Océan et glisse' est une activité que nous avons cocréée avec deux ergothérapeutes et toute une équipe pluridisciplinaire", explique Alice, psychologue. Elle consiste à emmener les patients près de l'océan pour pratiquer le surf une fois par semaine, en partenariat avec une école locale. Julie, ergothérapeute, ajoute : "L'objectif est vraiment d'essayer de trouver une solution alternative qui complète totalement la surmédication des patients en psychiatrie aujourd'hui."

Embarquée sur l’Adamant, la péniche-hôpital de Paris


Les bénéfices observés sont nombreux. "On a observé beaucoup moins de symptômes anxieux, symptômes dépressifs, une baisse des addictions aussi, et une envie notamment d'arrêter le tabac", souligne Alice. L'activité favorise également un effet de groupe très important et une relation soignant-soigné plus horizontale et déstigmatisante.

Lucille et Gringe veulent briser les tabous sur la schizophrénie


Une expérience libératrice pour les patients


Pour Patrick, l'un des participants, "le surf permet de se relaxer, de se lâcher, de se vider l'esprit, c'est top". Anaïs confirme : "Dans l'eau, j'oublie tout. De voir que j'y arrive aussi, que je progresse, ça fait vraiment du bien." Markus ajoute : "Ça fait vraiment du bien, on se sent libre, les angoisses disparaissent."

Delphine vit avec un trouble de bipolarité, elle raconte


Jérémy, moniteur de surf, constate les progrès semaine après semaine : "De les voir chaque semaine et de voir leur évolution liée à la pratique, même juste à l'environnement dans lequel on est, à l'océan, à la plage, ça apporte énormément de choses."


Un soin financé par l'hôpital psychiatrique


Convaincus des bienfaits de cette activité, les soignants ont milité pour que le surf devienne un véritable soin financé par l'hôpital psychiatrique Charles Perrens. "On a débloqué un certain budget pour payer le cours de surf à tous les patients", explique Julie, ergothérapeute. Les frais de restauration restent à la charge des patients.

Le quotidien de Zed, atteint de troubles du spectre autistique


Cette initiative permet aux participants de s'évader le temps d'une séance, tout en bénéficiant des aspects physiques, mentaux et sociaux du surf, comme le souligne Jérémy : "Ça correspond un peu à la définition de la santé par l'OMS : un état complet de bien-être social, physique et mental."