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Changer de vie : Sarah, de la publicité à la céramique
De la publicité à la céramique, Sarah a changé de vie
Sarah Boyeldieu travaillait dans la publicité avant de faire un burn-out et de changer complètement de carrière. Aujourd’hui, elle se sent apaisée.
« La première question que tu poses aux gens, c’est : "Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?" Et avec cette question-là, dans ta tête, tu peux mettre les gens dans des cases, et c’est tout ton monde qui est construit comme ça. Et moi, il a fallu que je me dise qu’en fait, je n’existais pas uniquement à travers mon job, et que je n’étais pas simplement caractérisée par ma fonction. » Sarah Boyeldieu pensait avoir trouvé le job qui lui convenait, après une brillante scolarité en école de commerce. Mais elle a fait un burn-out et s'est reconvertie dans la céramique. Pour Brut, elle raconte.
« Je bossais de 9h à 21h »
J’avais le profil d’une fille qui a envie de bien faire les choses : école de commerce et carrière dans la publicité. J’ai été embauchée avant la fin de mon stage, ça se passait hyper bien, j’étais hyper contente d’être dans ce travail-là. Je m’étais fixé comme objectif d’être directrice de clientèle avant 30 ans. Je bossais de 9h à 21h tous les jours en moyenne. C’est un rythme de vie qui me convenait à ce moment-là, parce que j’étais persuadée que pour réussir, il fallait travailler beaucoup.
Je ne sais pas si on peut appeler ça un burn-out, mais j’ai certainement ressenti un ras-le-bol. Il y a des soirs où je me suis retrouvée à faire de vraies crises d’angoisse, où j’étais en larmes pendant des heures, j’étais inconsolable et je n’arrivais pas à reprendre le dessus. Quand on fait un burn-out, souvent, c’est à cause de facteurs extérieurs : trop de stress, trop de travail, trop de fatigue… Mais on ne se demande jamais pourquoi on en est arrivé là. Et est-ce que finalement, le job qu’on a choisi et qui nous met dans cette position, est le bon ?
Une liste de métiers potentiels
J’ai fait une liste de tous les métiers qui pouvaient m’intéresser. J’ai testé les différents métiers de ma liste. Le premier, c’était cuisinier. Je me suis rendu compte que faire à manger pour six et éplucher des carottes pour 50 personnes, c’était pas du tout la même chose. Ensuite, le second métier de ma liste, c’était fleuriste. Et pour le coup, j’avais une problématique environnementale et écologique. Le troisième métier, c’était dans la permaculture. Mais je me suis rendu compte que le domaine de compétence d’un agriculteur était énorme, et qu’il y avait aussi une courbe d’expérience extrêmement importante. Je n’étais pas sûre de pouvoir y arriver.
Le quatrième métier que j’ai testé, je l’ai testé plutôt comme un loisir. Je me suis réinscrite à un cours de modelage auquel j’allais tous les samedis après-midis. Quand je travaille la terre, j’ai le sentiment d’être vraiment connectée à moi-même, à l’ensemble des émotions qui me traversent. En fait, la matière est le reflet de ton état du moment. Pour la terre, c’est très juste, les jours où t’es pas bien, ça marche jamais. C’est une forme de danse qu’on met en place… C’est une succession de mouvements qui amène à la forme finale.
« Si ça ne fonctionne pas, je sais que j’ai cette capacité à réinventer ma vie »
Aujourd’hui, je n’en vis pas. Je donne des cours à côté, donc j’ai un revenu mixte : je suis à la fois prof de céramique et céramiste. C’est pas facile, mais je suis OK avec ça. En faisant ces changements de vie, je me suis prouvé de quoi j’étais capable, et jusqu’où je pouvais aller pour chercher des choses justes pour moi. Si ça ne fonctionne pas, je suis moins inquiète, car je sais que j’ai cette capacité à changer, à rebondir, à réinventer ma vie. Et avant, je ne le savais pas.