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Comment aider les adolescents en crise suicidaire ?
“On reçoit 90% de jeunes filles”
“Parfois, quand je venais par surprise dans sa chambre, elle était sur TikTok à regarder des trucs comme ça, des trucs où les gens, ils s'ouvraient ici… et quand j'arrivais, elle fermait les pages”, explique un jeune homme par rapport à sa petite sœur, lors d’une séance de soutien psychiatrique. La jeune fille est prise en charge à l’ATRAP, Accueil Temporaire Rapide pour Adolescents Parisiens. “Suite à la crise du Covid, on a eu une augmentation vraiment dramatique des passages aux urgences pour crise suicidaire, explique Isabelle Sabbah Lim, pédopsychiatre, et cheffe de service d'Atrap. On reçoit 90% de jeunes filles, entre 10 et 15 ans." Mais pourquoi les filles sont plus suicidaires que les garçons? "Une des hypothèses qu'on peut faire, c'est que les filles expriment plus leur mal-être par une agressivité contre elles, alors que les garçons, lorsqu'ils vont mal, ils ont plutôt des troubles externalisés, c'est-à-dire troubles de conduites, troubles du comportement, opposition...”
De plus en plus d’ado ont des tics : TikTok en cause ?
Un sujet qui est souvent difficile à soulever pour la famille et notamment les parents. “C'est un peu la crainte aussi de: on ne veut pas blesser le jeune, on ne va pas dire qu'on est culpabilisé, que ça soit pour le jeune ou pour les parents aussi, finalement. Et nous, on est vraiment là, aussi, pour les aider, et leur dire ‘Non, maintenant, il faut dire les choses et on va vous aider à traiter et à comprendre ce que ça peut déclencher, finalement, chez l'un ou chez l'autre, aussi, cette émotion’”, détaille Lorraine Petitot, infirmière. “Un ado qui va mal, on peut le voir tous les jours, voire plusieurs fois par jour si c'est nécessaire. Ce qui est très avantageux sur notre structure à Atrap, c'est que nos agendas sont pleins uniquement 24, 48 heures à l'avance. C'est-à-dire que si on a besoin de revoir un ado l'après-midi même, le lendemain, c'est toujours possible”, conclut Isabelle Sabbah Lim.
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