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Comment les pompiers des Bouches-du-Rhône anticipent les feux de forêt
Une plus grande mobilisation l’été
Alors que les risques d’incendies de forêt se multiplient à cette période de l’année, les pompiers Bouches-du-Rhône anticipent ces feux à travers différents processus. Ils sont plus de 200, en plus des effectifs habituels, à être mobilisés au cas où, avec les sécheresses connues actuellement, un feu se déclare. Casque, gilet, gants, tout l’équipement du pompier est à portée de main au cas où un feu se déclenche.
Si un feu devait arriver sur les équipes, le camion a la possibilité de déclencher son autoprotection, une réserve d’eau de 400 litres minimum uniquement dédiée à la protection des pompiers qui se trouve à l’intérieur du véhicule. “Tout autour du camion, on a des buses d'eau qui diffusent un écran d'eau pour nous protéger.”, indique le sergent William Afchain, chef d’agrès. Cette protection possède une autonomie de quatre minutes. “Là, faut qu'on imagine qu'on est pris par la fumée et par le feu. Ensuite, chaque personne qui est dans le camion met ce petit masque sur la tête, donc on va te le mettre par-dessus ton casque. Et là, tu peux respirer. Du coup, en fait, là, le camion, c'est notre protection.”, ajoute-t-il. Comme le risque zéro n’existe pas, les équipes s'entraînent chaque année, avant la saison des feux de forêt, et régulièrement pendant la saison de feux de forêt, pour créer un automatisme si jamais cette situation devait se produire.
24 heures chez les pompiers d'Avignon
Les conducteurs sont, eux aussi, préparés à ce type d’intervention qui doit être rapide. “Le conducteur, qui, lui, a ses réflexes et ses mouvements qu'il a travaillés en amont, pour récupérer tout le monde, pour s'assurer que l'ensemble du véhicule est complet.”, explique le lieutenant Camille Esparza, chef de groupe.
Qu’est-ce que le GIFF, le Groupement d'intervention des feux de forêt ?
Si vous roulez ou si vous vous promenez dans des zones dites à risque, vous tomberez peut-être sur plusieurs camions de pompiers en attente, c'est ce qu'on appelle le GIFF, le Groupement d'intervention des feux de forêt. Aujourd'hui, dix groupes sont dispositionnés à l’avance, en préventif, dans différents endroits des Bouches-du-Rhône. “Ça nous permet d'accéder rapidement aux massifs qui se trouvent juste à côté. Les feux de forêt, la difficulté, c'est que ça peut démarrer dans n'importe quel endroit. La stratégie, en tout cas, qui est en place, c'est une attaque massive sur les feux naissants. C'est ce qui explique notre positionnement ici. Pour accéder aux forêts les plus reculées dans les massifs, les pompiers ont des routes que seuls eux ou presque, peuvent emprunter avec un véhicule. Et là, on est en plein dedans. Ça s'appelle les DFCI.”, explique le lieutenant Camille Esparza.
Les pompiers aussi sont en colère.
Le premier maillon dans la détection des feux de forêt Bouches-du-Rhône est une vigie. Elle est située à une vingtaine de minutes de route des premières habitations. Et dans cette vigie visitée par notre journaliste se trouve un couple de pompiers guetteurs qui passent leurs étés à vérifier qu'il n'y ait pas des départs de feux. Niché à 800 mètres d'altitude, le rôle du caporal-chef Laurent Lambert, guetteur, est la détection des feux. “Déjà, nous, on regarde ce qu’il brûle en bas. Si c'est un feu de forêt, un feu de broussaille, feu de voiture... On est capables d'identifier dans le type de fumée qu'il y a. Après, notre rôle à nous, aussi, c'est de spécifier s'il y a des maisons menacées. On va dicter l'accès, pour y accéder le plus rapidement avec des engins de lutte contre le feu. C'est une passion. Et c'est un privilège d'être ici, de sauver notre environnement. C'est magnifique. Et on se bat pour, justement.”
CODIS des Bouches-du-Rhône, le centre de contrôle des sapeurs-pompiers
C’est dans ce centre que tous les appels sont reçus. L’été, un service est d’ailleurs uniquement ouvert pour les feux de forêt. Les lieux sont équipés de caméras, de cartes en temps réel avec toutes les brigades et les véhicules sur le terrain.
Pour le colonel Jean-Christophe Martini, officier supérieur départemental des Pompiers 13, l'avantage d'avoir ce système-là au cœur même du CODIS, est d’être en prise directe avec l'envoi des moyens plus lourds des Sapeurs-Pompiers. “Ils sont également en lien avec des tours de guet, ce qu'on appelle des vigies, qui vont être nos yeux, lorsqu'on a un départ de feu, son évolution. En plus de cela, ils sont aidés par un certain nombre de caméras, que nous avons placées sur différents points hauts, dont les vigies. Donc il y a vraiment, ici, une synergie qui s'effectue avec une très, très grande rapidité sur l'échange d'informations. Donc à la fois des moyens humains qui occupent le terrain, qui scrutent, des moyens techniques comme les caméras, ce qui nous donne vraiment la réalité de ce qui se passe.”